mardi 27 septembre 2011

Etape 17: Death Valley (CA) - Los Angeles (CA)

ETAPE 17:  DEATH VALLEY  -  LOS ANGELES
    On compare volontiers la Californie aux pays d'Europe du Sud, où climat méditerranéen rime avec agrumes, vignes et plages au Soleil, mais le parallèle s'arrête là. En ce 4 Août 2011, on est surpris par le fait qu'il fasse assez frais pour une journée d'été. Renseignements pris, les températures maximales à cette saison sont en moyenne de 29°C, et il se trouve que l'année 2011 est particulièrement maussade sur la côte Pacifique. Au moins on a le soleil, c'est déjà ça !

    Après avoir traversé des dizaines de kilomètres de banlieue, nous voilà enfin au pied de l'auberge de jeunesse, sur Venice Beach. Le quartier bouge, la plage est à deux pas, tout s'annonce pour le mieux. Sauf que rien ne se passe comme prévu, impossible de retrouver notre réservation dans la base de données. La réceptionniste nous informe qu'une auberge éponyme se trouve à quelques encablures, et que les quiproquos sont légion entre les deux établissements. On appelle cette fameuse 2ème auberge, qui nous confirme avoir une réservation à notre nom. Bon, c'est pas grave, on a juste perdu une demi-heure, on a connu pire. Nous arrivons tout joyeux dans la cuisine d'une maison de banlieue, impatients que nous sommes de poser nos bagages et de partir découvrir la ville. Nous entamons la conversation avec le gérant, et là non plus, rien ne se passe comme prévu ! Il n'a aucune réservation à notre nom, et s'il avait affirmé le contraire il y a quelques minutes, c'est parce que monsieur était occuppé avec plein de bruit autour et que ça lui a permis d'écourter l'appel ... non mais dites donc, on a des têtes à n'avoir que ça à foutre ? Au final, notre réservation n'avait pas été traitée par hostelworld, un des plus importants sites pour les auberges de jeunesse et autres logements pas chers, et nous n'avions pas pris le temps de lire le mail nous le mentionnant... Tant pis, direction Hollywood, on trouvera bien quelque chose !

    Le hic à Los Angeles, c'est la distance. Parcourir les kilomètres, qui se comptent parfois en dizaines, séparant le point A du point B, met nos nerfs à rude épreuve. Outre les feux de circulation à tous les coins de rue, ce sont surtout les embouteillages que connaissent les grands axes routiers qui rendent les trajets pénibles. La ville, qui compte un peu moins de 4 millions d'habitants (18 avec la banlieue), s'étend sur quelque 1300 kilomètres carrés, et pour mieux se faire une idée, il faut parcourir 70 kilomètres pour la traverser du Nord au Sud, et une cinquantaine d'Est en Ouest. Avoir des ailes ne serait donc pas un luxe à la Cité des Anges ! Le relatif éparpillement de la population et des infrastructures au sein de cette immense zone urbaine rend l'usage des transports en commun plus que rédibitoire. De fait, la voiture reste le moyen de transport privilégié des Angelenos, créant par la même occasion un smog des plus visibles et persistants au-dessus de la ville. Les autorités ont beau mettre en place des politiques de limitation de vitesse et de rejets industriels les jours de fortes chaleurs, la pollution fait partie intégrante du ciel de Los Angeles, et me rappelle la situation de Barcelone. Géographiquement, les deux villes, vastes plateaux coincés entre la côte et les montagnes, se ressemblent, et ce n'est pas les 45% d'hispaniques que compte Los Angeles qui iront dire le contraire !

Hollywood, Los Angeles.
Los Angeles et son SMOG.
    Le soir même, nous partons au coeur d'Hollywood dîner dans un restaurant huppé, où visiblement de nombreuses stars viennent assez souvent. Gwen Stefani, ex-chanteuse de No Doubt, y a même récemment organisé sa fête d'anniversaire. Je gare la focus devant un véhicule noir, la place de stationnement permet largement de mettre deux voitures. Nous chargeons le parcmètre histoire d'être tranquilles une paire d'heures et nous dirigeons vers l'entrée de l'établissement. Vu les prix, je me contenterai d'une entrée, jouer à la star, ça va deux minutes. De plus, payer un plat principal, et devoir y remettre encore de sa poche pour y ajouter un accompagnement achèvent tout désir de passer beaucoup de temps ici. Au final, j'ai bien fait, l'entrée était assez indigeste ! Bref, restaurant à vite oublier, et qui ne brille que par les bagues scintillantes portées par les poufs présentes ce soir là et par le reflet des lumières dans le verre de la bouteille d'Evian à 10$ !
    Au moment de retourner à la voiture, nous découvrons une petite surprise laissée par le service du stationnement de Los Angeles... et oui, il fallait bien démarrer, voici la première prune ! Sur le coup, je ne comprends pas vraiment, le temps limite du parcmètre n'est pas dépassé, la voiture est suffisamment près du trottoir... Il s'avère que l'emplacement où deux voitures peuvent largement être garées n'est en fait réservé qu'à un seul véhicule (évidemment, ça ne saute pas aux yeux pour le quidam de base qu'est le touriste français) ! Et comme des couillons, nous avions payé pour la voiture de derrière.

Il est 00h20, il reste 30 minutes dans le parcmètre pour lequel nous avons payé, mais on se prend tout de même une prune à 80$ ! Merci L.A !
    Résultat, 80$ à aller débourser à l'autre bout de la ville. Visiblement, le guide du routard consacré à L.A mentionne le fait que les pervenches tirent plus vite que leur ombre dans le coin, et bien ils ont tout à fait raison. L'amende a été rédigée seulement 4 minutes après que nous ayons abandonné la Focus... Bref, nous repartons bien énervés, en pensant que ça nous servira de leçon.

    Le lendemain matin, encore agaçé de l'évènement de la veille, je jette un coup d'oeil par la fenêtre de la salle de bain, depuis laquelle notre voiture est visible. Dans ma tête résonne alors un "Non, ce n'est pas possible !!! "... je cligne des yeux plusieurs fois, croyant rêver. Cela n'y change rien, l'objet reste bel et bien visible, sur le devant du pare-brise... une enveloppe blanche, encore une ! J'avertis Romain et Isa qui n'en croient pas leurs oreilles. Voilà qu'on vient d'être verbalisés une nouvelle fois en une seule et même nuit. Cette fois-ci, l'ardoise est un peu moins salée avec 53$ à débourser, mais la raison encore plus idiote que la première: la voiture n'était pas garée dans le même sens que les autres ! De la même façon, la verbalisation a eu lieu une vingtaine de minutes après avoir coupé le moteur, efficacité quand tu nous tiens ! Avis à tous ceux et celles qui voudront se garer à Los Angeles, renseignez-vous bien sur le code de la route local auparavant, les règles sont différentes de celles qui existent en France ou ailleurs, sinon gare au porte-monnaie !

    Quelque peu dégoûtés par cette nouvelle surprise, mais pas abbatus le moins du monde, nous prenons la direction du parc d'attraction Universal Studios à Hollywood ! Juché sur les hauteurs des collines du plus célèbre quartier de Los Angeles, le site a ouvert ses portes en 1964, tandis que les studios de production Universal ont été créés en 1915. Le parc est divisé en trois zones: la première, située en hauteur, regroupe plusieurs attractions et autres shows qui nous en mettent plein les mirettes (les simpsons, shrek, terminator, blues brothers, waterworld...). La seconde, au pied de la montagne, regroupe les attractions de Jurassic Park, de la Momie, et bientôt Transformers, ainsi qu'un petit musée retraçant l'histoire des studios Universal et présentant quelques objets et costumes cultes ! La dernière, et pas des moindres, est LA marque de fabrique du parc puisqu'il s'agit d'une visite guidée d'environ une heure à travers les studios Universal. Dans un petit train bétaillère, il nous est possible de découvrir l'envers du décor de plusieurs films ou autres séries t.v. On croise des cadreurs, des scénaristes "pour de vrai", des studios abritant des décors des Experts, des rues de New-York plus vraies que nature, un petit détour par Wisteria Lane où ces chères Desperate Houswewives ont élu domicile, ou encore une station de métro plus vraie que nature où se succèdent des catastrophes assez bien fichues:

Entrée du parc Universal Studios à Hollywood, Los Angeles.
Visite des décors des studios Universal. Les façades des bâtiments au milieu ont été utilisées pour représenter des rues de New-York dans "Bruce Tout Puissant" avec Jim Carrey, ou bien encore "L'Echange" de Clint Eastwood avec Angelina Jolie.
Décors des studios Universal, Hollywood.
Suite à un incendie en Juin 2008, plusieurs attractions avaient été détruites. Celle de King-Kong a été remplacée par le plus grand show 3D dynamique au monde, dans un vaste tunnel où l'image est projetée de part et d'autre du train, procurant un sentiment d'immersion assez unique.
Ce passage dans un décor de village mexicain nous a donné l'occasion de voir d'impressionnants effets utilisant l'eau comme matière première: simulation de pluie dans un film, et surtout un énorme torrent dévalant l'artère principal du village.
Show consacré aux films Fast and Furious.
Scène des dents de la mer, où on aura l'occasion de voir surgir le grand blanc.

Une station de métro où il n'arrive que des catastrophes: un camion plein de gaz explose et vient se fracasser contre les piliers, suivi d'un torrent d'eau  qui dévale les escaliers et le quai pour venir nous submerger dans une vague inattendue, l'appareil photo de Romain s'en souvient encore...
Bienvenue à Wisteria Lane, maison de Susan.
Maison de Lynette.
Le quartier est en réalité tout petit, bien plus que dans le petit écran.
Maison des Solis.
Décor de catastrophe ayant servi au tournage de "La Guerre Des Mondes" de Spielberg.
Une véritable carcasse d'avion de ligne a été utilisée pour recréer le décor apocalyptique.
Au loin le fameux écran bleu (des fois vert) permettant d'incruster par ordinateur des décors aussi variés qu'une chaîne de montagne ou un coucher de soleil. Des scènes du dernier Pirates des Caraïbes ont été tournés sur la plage visible devant l'écran.
   Les attractions du parc n'offrent cependant pas beaucoup de sensations. Une bonne grosse descente-toboggan en bateau à Jurassic Park, et un roller coaster dans le noir sur le thème de la Momie et c'est tout. Un peu chiche c'est vrai, mais les spectacles rattrapent le coup, comme à Disney. Au final, on a passé une bonne journée dans un parc à taille humaine, idéalement situé, mais avec une entrée (70$) encore un peu chère pour ce qui est proposé au visiteur, dommage... 
    Dans tous les cas, si on cherche des sensations fortes aux USA, ce n'est pas vers ce type de parc (Disney, Universal...) qu'il faut se tourner, mais plutôt vers ceux de villes plus petites qui se concentrent uniquement sur les roller-coasters et se rapprochent plus d'une gigantesque fête foraine sédentaire (comme les parcs six flags par exemple).

Bienvenue... dans le monde... de Jurassic Park ! 
On navigue à travers la faune locale, en croisant tantôt un Diplodocus...
... ou bien d'autres embarcations plus malchanceuses....
... mais aussi un enclos de vélociraptors venant tout juste de s'échapper !
Oui, on est potes avec l'équipe d'Apollo 13, et alors ?  Question bonus: saurez-vous retrouver la main particulièrement bien placée dans cette photo ?
Spectacle sur "comment dompter un animal" ? Vraiment bluffant et très drôle, surtout au moment où un bébé orang outan se trimballe en nuisette rose...
On est pharaon ou on ne l'est pas, n'est-ce pas Romain ?
L'attraction consacrée aux Simpsons: un cinéma dynamique TRES dynamique ! Le meilleur que j'aie jamais pu tester !
Le pouvoir hypnotisant de Marge SIMPSON...
La mini cooper du film "La mémoire dans la peau", qui se fait maltraiter par Matt Damon dans les rues de Paris, et visible au mini-musée du parc.
Pour les aficionados de la série Heroes, voici LE morceau de verre que s'extrait du corps la plus célèbre des cheerleaders, incarnée par Hayden Panetierre (c'est un comble, ils ont mal orthographié son nom !).
Toujours dans le musée, on peut observer une scène originale du film d'animation Coraline, d'ailleurs très réussi.
Une mise en scène époustouflante, de l'action à revendre, de l'humour, des cascades à tort et à travers pour ce show dédié à l'univers du film "Underworld". Mention spéciale à l'hydravion qui surgit depuis les hauteurs et vient fracasser la surface de l'eau dans un déluge d'explosions tant sonores que visuelles !
    A quelques dizaines de mètres de l'entrée du parc, on peut arpenter une rue très semblable à Broadway avec de multiples boutiques et restaurants (on est aux USA, rien de bien surprenant à cela). Les lumières virevoltent devant les yeux d'une foule prête à claquer les quelques dollards restant après la fin de la journée. Vu les prunes de la veille, on s'est contentés de la boutique de baseball pour acheter nos places pour le prochain match de l'équipe locale, les Dodgers !

La voie royale du consumérisme, qui nous attend dès la sortie du parc.
Si j'avais eu un peu plus de temps, j'aurais été tenté de le prendre, mon envol...


    Le lendemain, 6 Août 2011, nous partons découvrir Hollywood Boulevard. La voiture est garée correctement, et après avoir vérifié dix fois tous les panneaux indicateurs de la zone, nous insérons les pièces dans l'horodateur, l'esprit encore empreint d'une certaine fébrilité. C'est alors que nous entamons une marche sur le Walk of Fame (ou Promenade des célébrités), qui est en réalité un ensemble de trottoirs comportant des plaques gravées aux noms de plusieurs célébrités. Créé en 1958, le Walk of Fame comporte aujourd'hui un peu moins de 2.500 étoiles d'artistes récompensés dans des domaines aussi variés que le cinéma, la musique, le théâtre, la radio, et la télévision. La création de nouvelles étoiles se fait au rythme d'à peu près 2 par mois, et chaque artiste doit accepter en contrepartie de verser 25.000$ à la fondation chargée de la gestion de la promenade. Généralement, ce sont les studios ou maisons de disques de la célébrité qui s'acquittent de la somme, intéressées qu'elles sont par la publicité engendrée par la cérémonie d'attribution de l'étoile.

Hollywood Boulevard, Los Angeles.
Bienvenue à Hollywood !
Le Walk of Fame, sur Hollywood Boulevard, Los Angeles.
Première plaque originale du Walk of Fame.
Salon de coiffure sur Hollywood Boulevard. A noter l'inscription "Not a strip club" sur le panneau de droite, des fois que la confusion soit de mise...
Marylin Monroe, toute de cire conçue, plus vraie que nature !
Quant à sa sosie, elle présente des arguments ... de poids !
On trouve vraiment de tout sur le Walk of Fame, des artistes connus et reconnus  comme Franck Sinatra ...
... en passant par Steven Spielberg...
... à d'autres qui le sont un peu moins comme Ricky Martin...
... ou Britney Spears !
Le Chapelier Fou, l'air hagard,  ne savait plus où donner de la tête au beau milieu de cette foule de touristes.
Romain et son nouvel ami, Ronald.
Un King-Kong toujours aussi colérique, même avec une blonde dans la main !
J'ai comme l'impression qu'il y a du y avoir pas mal de sous versés pour trouver ça sur le trottoir d'une ville américaine... aaaah le pognon ....
Grauman's Chinese Theater, sur Hollywood Boulevard.
Sur les traces de Will Smith... oui, parce que moi aussi, Je Suis Une Légende et que je peux sauver le monde ! 
Ne pas confondre, la tablette tactile est en bas.
   Que serait une visite à Hollywood sans prendre la pose devant les fameuses lettres blanches géantes qui trônent majestueusement sur le flanc de la plus fameuse des collines de la ville ? Ni une ni deux, nous retournons à la voiture, en pressant rudement le pas puisque nous sommes à la bourre pour la parcmètre, et vu les amendes de la veille, nous craignons tous les trois de devoir trinquer à nouveau. Par chance, les cow-boys de l'amende n'auront cette fois-ci pas été assez rapides ! 
    Sur les indications du plus fidèle des GPS, à savoir TomTom, et du guide papier, nous prenons la direction de ce qui semble être un parc publique permettant d'accéder à un point de vue immanquable sur le signe "HOLLYWOOD". Bizarre, il y a drôlement peu de monde pour un endroit censé être "fameux". Tant pis, nous avançons à travers ce qui ressemble de plus en plus à un chemin confortable de randonnée et croisons un joggeur qui nous conseille de prendre la prochaine à gauche. Après un petit moment d'hésitation face à la taille ridicule de ce qui s'avère tenir plus du sentier de l'enfer que d'une promenade tranquille, nous avançons de quelques mètres, au milieu des chardons, et nous rendons compte de l'effort énorme qui nous attend. Du coup, Isabelle, en robe, retourne à la voiture mettre un pantalon, question de "sensibilité féminine" (!) ... La pente est raide, c'est le moins que l'on puisse dire, il n'y a pas un brin de vent et le Soleil finit par nous achever. Nous atteignons le sommet de la colline, et continuons de longer l'arête de celle-ci jusqu'à rejoindre ce qui aurait dû être notre chemin de randonnée, large, plat, en pente douce... on aura fait notre sport pour la journée ! 

Après une terrible ascension, les lettres d'Hollywood se dessinent enfin devant nos yeux !
Une star au pays des stars... Mouahahah !!!!
Ca pique sévère à Hollywood !
    Bon c'est pas tout, mais il faut redescendre. Ni une ni deux j'aperçois un sentier qui chemine de façon confortable à travers les collines vers ce qui semble être l'endroit où nous avons garé la voiture. J'aperçois une piscine au loin, "Ca doit être celle du camping !" dis-je à Romain. "Quel camping ?" me répond-il. " - Bah celui à côté de la voiture !". "- Ah bon il y en avait un ????". "- Bien sûr !!! ... enfin je crois...". Confiant, je me dis que ça nous fera certainement gagner du temps en nous évitant le calvaire de l'aller... j'avoue, je ferais  parfois mieux de garder ce genre d'idées pour moi. En effet, pour emprunter ce sentier raccourci, il faut déjà couper à travers la colline car il est clairement indiqué que le chemin de la promenade (le vrai) s'arrête... ça ne me choque pas. Entraînant mes deux accolytes, visiblement circonspects, nous arpentons une des collines d'Hollywood avant de se retrouver sur une petite route avec de multiples panneaux "NO TRESPASSING" (ne pas franchir)...ça ne me choque pas non plus, "ça doit être pour les vélos ou les véhicules !". Mais bien sûr... Arrivés au pied de la colline, nous nous rendons compte que nous sommes tombés en pleine propriété privée, et le spectre des gardiens accompagnés de molosses aux canines bien aiguisées nous glace le sang. J'avoue, je me suis planté, ça arrive ! Du coup j'essaie de me rattraper en essayant de repérer un moyen de remonter la colline, de préférence à l'opposé de la résidence en question, je ne voudrais surtout pas déranger Lady Gaga. 
    A côté de ce qui nous attend, l'ascension du début était une vraie partie de plaisir. Cette fois, la pente est telle qu'il est très difficile de ne pas glisser, et s'aggripper au peu de végétation qui traîne parmi la caillasse constitue un véritable défi. 

Allez, courage, encore quelques mètres avant le sommet !!!
    Au final, l'aventure au beau milieu d'Hollywood, c'est possible, avec quelques bonnes suées en contrepartie. Après ces péripéties, nous mettons le mode explorateur en veille, et partons faire une petite virée à Beverly Hills pour aller prendre l'apéro chez Brandon et Brenda. Etonamment, le quartier est très tranquille. Très peu de voitures viennent perturber la sérennité des lieux. A quelques encablures des demeures hyper guindées on trouve un petit quartier commercial branché mode, cuisine chic, et tout ce qui peut justifier de grosses dépenses sans le mériter. En dehors de ça, les paysagistes du coin avaient dû avoir un rabais chez le vendeur de palmiers du coin, vu leur taille et leur nombre !

Elle pète ma caisse à Berverly Hills !!!! ... ou pas.
   La fin de journée approche, nous suivons l'énorme autouroute 2x6 voies qui nous emmène jusqu'au front de mer où nous allons passer les deux prochaines nuit, à Hermosa Beach plus exactement, dans une auberge de jeunesse (Surfing Hostel). Le temps de poser les bagages, nous faisons rapidement connaissance avec les trois filles qui partagent le même dortoir que nous. Le monde est petit, il se trouve qu'elles sont originaires de Montréal !  Bien qu'elles aient l'air un peu pouf sur les bords, elles sont marrantes, on aurait pu trouver pire... quoique. Affaire à suivre.
    Le soir, nous voilà repartis pour Hollywood où nous tenterons une nouvelle fois d'apercevoir des stars, en allant cette fois-ci chez Katsuya, LE restaurant japonais très réputé ici à Los Angeles, et ça se voit dans l'assiette, qui cette fois-ci est plutôt bien garnie, et la nourriture de qualité, à recommander. Hélas, personne de connu en vue ce soir, même si l'excitation de la soirée mêlée à une imagination débordante nous ont souvent fait croire que la personne en face de nous nous rappelait vaguement quelqu'un: "Regarde, là bas, à sept heures, je suis sûr de l'avoir déjà vue quelque part !!!". Rapide coup d'oeil en mode espionnage. "-T'es sûr ???". "-Mais oui puisque je te le dis !".

    En rentrant à Hermosa Beach, nous croyons avoir atterri en plein spring break. La rue principale est hyper animée, les gens sont tous bourrés, ça drague dans tous les sens, et les bouteilles de bière jonchent le trottoir. En rentrant dans le dortoir, nous trouvons une des Québécoises sur un des lits, complètement beurrée, avec un américain avec qui elle ne veut visiblement pas finir la soirée puisqu'elle nous supplie de l'aider à s'en débarrasser. Bon ma petite, démerde toi, on file boire un coup. Malheureusement, une fois dans la rue, il est trop tard pour se joindre à la fête, il est bientôt deux heures, et tous les bars s'apprêtent à fermer. Tant pis, ça sera pour demain soir. L'auberge est située juste au-dessus des bars, et nous n'avons pas à aller très loin pour retrouver nos lits.
    Et là, attention, grand spectacle ! Voilà notre Québécoise que nous avions laissé il y a 20 minutes complètement cul nu avec l'américain, pas gênée le moins du monde que trois personnes la surprennent pendant son affaire. Et elle ne s'arrêtera pas pour autant ! Ca secoue le lit et ça nous énerve notre Isabelle, qui par malchance se retrouve à dormir sous le couple entrain de copuler. Il y en aura au moins un qui aura pu se rincer l'oeil. En effet, Romain dormant également en hauteur, nous a sorti le paquet de pop-corn, bien placé qu'il était pour admirer la scène ! Durant la nuit, le couple finit par partir, sauf que la québécoise est sacrément chaudasse, et puisque non contente d'avoir attraper un premier bad boy, elle nous en ramènera un autre vers les 5 heures du matin. Et vas-y que je te secoue encore le lit comme il faut, ce qui achève notre Isabelle qui, face à l'inefficacité des petites insultes bien placées, finit par quitter la chambre dans un grand fracas de porte, histoire de réveiller tout le monde ! Eh oui, que voulez-vous, les aléas des auberges...

    Nous passons la journée du lendemain à comater et à profiter de la plage, sous un ciel nuageux et une température vraiment fraîche pour un mois d'Août. L'occasion pour nous d'apercevoir les cabanes des maîtres nageurs et leurs véhicules tout droits sortis d'Alerte à Malibu, et de se baigner pour la première fois dans l'océan Pacifique. 

Bienvenue à Hermosa Beach, plage très prisée des surfeurs.
Il n'y avait pas grand monde en cette journée qui ressemblait plus à l'Automne qu'autre chose.
Front de mer sur l'océan Pacifique, Hermosa Beach.
Les vagues n'avaient rien d'exceptionnel ce jour-là.
Les sauveteurs ne devaient pas beaucoup s'inquiéter, il n'y avait pratiquement personne dans l'eau.
C'est ce qui s'appelle prendre la vague.
    A l'auberge, nous faisons la connaissance de plusieurs français et d'un Suisse, qui partageront avec nous notre dernière soirée à Los Angeles dans les bars du coin. Nous partageons tous le même goût pour les road-trips, je pense notamment à Vincent et Alexandre qui réalisaient le leur dans tout l'Ouest des Etats-Unis, en poursuivant leur route ensuite vers le Mexique. Loger dans les auberges permet justement ce genre de rencontres, et puis qu'est ce qu'on a pu se marrer !

Soirée avec une partie de l'équipe rencontrée à l'auberge, à refaire dans le futur ;)
    Le lendemain, en ce Lundi 8 Août, nous passons la journée à Los Angeles, d'abord pour aller payer nos amendes. Inutile de négocier ou de prendre un regard de biche, ça ne sert à rien, tout est décentralisé et hyper procédurier, la moindre réponse mettrait des mois à nous parvenir. Nous visitons ensuite le centre-ville (DownTown) de Los Angeles, qui ne brille pas vraiment par ses attraits touristiques. Depuis une décennie maintenant, les autorités de la ville tentent de redonner un peu de sang neuf à ce quartier somme toute classique au premier abord puisqu'exclusivement composé de gratte-ciels abritant des centres d'affaires. Auparavant, passé 17h00, le quartier se vidait complètement. Aujourd'hui, plusieurs musées et une bibliothèque fraîchement rénovée viennent redorer le blason d'un quartier tombé en désuétude. L'idée générale de ce renouveau urbain est la création d'un quartier des Arts, et le bâtiment le plus emblématique n'est autre que le Walt Disney Concert Hall, vaste complexe de salles de spectacle à l'architecture ultra-moderne particulièrement fascinante.

Walt Disney Concert Hall, Downtown Los Angeles.
Le fameux coup de l'éléphant rose...
Downtown Los Angeles.
Downtown Los Angeles.
Je crois qu'un des taxis ne se sent pas très bien aujourd'hui...
Romain, comme un poisson dans l'eau à Downtown Los Angeles.
Walt Disney Concert Hall, Downtown Los Angeles.
La tour Bank of America, Downtown Los Angeles.
Downtown Los Angeles.
Un immeuble... renversant !
A Los Angeles, même les bus se la jouent "topless" !
    Cette volonté de donner un aspect artistique au quartier se retrouve un peu partout dans l'architecture de l'espace public, avec de nombreux jeux de formes, de matières et de couleurs. Malheureusement, la pauvreté est tout autant criarde. Jamais encore un centre-ville américain ne m'avais mis aussi mal à l'aise, les contrastes entre immeubles d'affaires-banquier en costume trois pièces et les mendiants sont tout simplement saisissants. Je ne compte même plus le nombre de gens, noirs pour la plupart, qui traînaient dans les rues, l'air complètement hagard et nous dévisageant parfois avec insistance. Le cynisme de la chose va jusqu'à croiser des sans-abris en fauteuil roulant dans une rue perpendiculaire à une avenue où les boutiques ne vendent que des bijoux en diamant, de quoi me donner la nausée. Alors bien sûr, le problème n'est pas nouveau. Bien sûr il est facile de s'offusquer, simple touriste de passage que je suis. N'en parler ne résoudra pas le problème le moins du monde, mais c'est déjà un début. Il serait temps de remettre les choses à leur place, et replacer l'Homme, l'humain au coeur des projets d'une société devient non seulement vital, mais aussi éthiquement indispensable, ici à Los Angeles, mais aussi partout ailleurs dans ce pays et jusqu'en Europe. Le monde de demain ne se bâtira pas à grands coups de milliards sur la table...

"Le rêve d'une vie meilleure", Downtown Los Angeles.
Downtown Los Angeles.
Compter... pour l'avenir, Downtown Los Angeles.
Architecture de Downtown Los Angeles.
Los Angeles, à en perdre la tête.
Downtown Los Angeles.
"Sillons de vie" à Downtown Los Angeles.
Les peintures semblent à l'image des pauvres du quartier: abattues et résignées...
De très jolies peintures exposées à Downtown Los Angeles.
Perdre la boule pour finalement la retrouver sur la place publique, à Downtown Los Angeles.
Los Angeles possède aussi un quartier Japonais.
Scène insolite, tout en contrastes ! Downtown Los Angeles.
    Le soir, direction le Dodgers Stadium, stade éponyme de l'équipe de baseball locale, qui affrontait ce soir-là les Phillies de Philadelphie. Après une longue marche, nous pénétrons pour la première fois dans l'enceinte d'un stade de baseball. La vue est absolument bluffante ! Nous avions choisis les places les plus hautes (étonnament les moins chères), la vue est imprenable, avec en toile de fond les collines d'Hollywood. La nuit tombe, le match débute, c'est parti pour 3h30 de jeu sur fond d'acclamations et de chants religieux ou patriotiques. Et vas-y que je me lève, la main sur le coeur entonnant un refrain célébrant la mère patrie et le seigneur, pourvu que cela porte chance aux Dodgers !
    Difficile de se remettre aux règles de ce sport, nous ne comprenions pas grand chose au début. J'ai été assez surpris de voir que les points ne s'enchaînaient pas vraiment vite, beaucoup de lanceurs échouent et ceux qui parviennent à parcourir leurs bases ne sont pas nombreux. Les phases de jeu avec de l'action sont du coup assez rares, mais en revanche, le public est chaud comme la braise, et les acclamations fusent régulièrement. Devant nous se tenait une famille complète, des grands-parents aux petits-enfants venus soutenir leur équipe.

Une vue exceptionnelle depuis les tribunes !
Bienvenue au Dodgers Stadium.
Isa et Romain, au coeur du Dodgers Stadium.
Un lanceur, une balle, une batte, c'est parti pour un Home Run !!!
Oui, il a eu le temps de changer de casque...
L'ambiance était bel et bien présente ce soir là !

    Sous la fraîcheur de ce début de nuit, nous retournons au centre-ville afin de récupérer la voiture que nous avions garée dans un parking privé toute la journée. Il est presque minuit, les rues de Los Angeles sont apaisées, et le guichetier du parking est déjà parti ! Et hop, 20$ économisés !

Downtown Los Angeles.
Downtown Los Angeles.
    Nous prenons alors la direction du Nord pour notre prochaine étape, citadine une nouvelle fois, avec une certaine maison bleue adossée à la colline...

Bye bye Los Angeles, à nous San Francisco !


ON THE ROAD AGAIN !!!!