dimanche 30 octobre 2011

Etape 20: Sierra Nevada - Salt Lake City (UT)

ETAPE 20:   SIERRA NEVADA - SALT LAKE CITY
 
    18 Août 2011. En suivant l'Interstate 80, celle qui traverse le Nevada, d'Ouest en Est, je m'arrête dans une bourgade implantée au beau milieu du désert, au doux nom d'Elko. De prime abord, rien de bien extraordinaire, si ce n'est une effervescence locale pour les casinos, une nouvelle fois le Nevada ne faillit pas à sa réputation. Je m'installe pour la nuit dans un motel assez imposant, le Stockmen's Hotel and casino, où l'on trouve toujours quelqu'un entrain de jouer aux machines à sous, de jour comme de nuit. L'hôtel se veut être le meilleur repaire des cow-boys du Dimanche pour qui veut boire son seau de bière en faisant tourner la roulette, Madame sur les genoux. C'est un peu à l'image de la ville, où les gens que je croise sont assez "franchouillards" et n'hésitent pas à porter des chapeaux made in U.S.A dans des gros pick-up surélevés, histoire de bien dominer leur environnement... Ma chambre est tout à fait raccord puisqu'en cherchant bien, je finis par y trouver... une balle ! Le bon côté, c'est qu'elle n'a visiblement pas servi, aucune trace de sang n'est présente, et je me mets à imaginer les dégâts que ce petit obus miniature pourrait occasionner entre de mauvaises mains. Qu'on se le dise, vive le port d'armes à feu ! 

    J'ai également pu voir pour la première fois aux U.S.A une antenne d'AMEC, entreprise d'envergure mondiale spécialisée en ingénierie, notamment pour le gaz et le pétrole, mais surtout ancienne détentrice d'AMEC SPIE. Cela ne parlera pas à la majorité d'entre vous, mais je sais que cela évoquera des souvenirs à quelques uns...

Antenne d'AMEC, à Elko.
   
    Le lendemain, je parcours les quelques 400 kilomètres me séparant de Salt Lake City, et pose mes valises dans une auberge de jeunesse vraiment extra. L' "Avenues Hostel" est située à quelques encablures du centre-ville, très propre, et hyper conviviale. A peine ai-je eu le temps de débarquer dans le dortoir que je vois arriver un des colocataires du lieu, Katsuhiro, un Japonais en road trip pour trois mois, mais d'une toute autre manière que moi. Avec un sac à dos sur le dos, c'est en véritable explorateur des temps modernes qu'il parcourt les Etats-Unis avant avant de rejoindre l'Asie du Sud-Est, le Tibet, le Népal, et enfin la Chine ! La fin de journée approche, ni une ni deux je lui propose d'aller visiter une mine de cuivre ! 

Un énième remplissage de réservoir, après déjà 18.000 kilomètres parcourus !
 
    Direction le Sud-Ouest de la ville, à une trentaine de kilomètres de là, où les reliefs s'accentuent soudainement   pour laisser place à un gigantesque trou béant, niché secrètement au coeur de la montagne. La Bingham Canyon Mine, c'est son nom, est considérée comme la plus grosse excavation réalisée par l'homme au monde. En gros, les exploitants n'y sont pas allés de main morte pour créer la plus grande et profonde mine à ciel ouvert qu'il puisse exister. Mise en service en 1906 et s'étendant sur plus de 7 kilomètres carré, c'est une véritable balafre dans la montagne qui a permis de produire plus de cuivre qu'aucune autre mine sur la planète. 18,7 millions de tonnes ont déjà été extraites des entrailles de la Terre, ainsi que d'autres métaux, et 450,000 tonnes sont tractées quotidiennement par les gigantesques Caterpillar qui arpentent inlassablement les routes sinueuses de la mine, chargés de quelques 300 tonnes de pierre sur leurs roues titanesques.

Large d'environ 4,4 kms, et profonde de 1,2km, il s'agit de la plus grosse mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Si l'on additionne la longueur des routes dans le complexe, on aboutit à plus de 800 kms !!!
Katsuhiro et moi, le V de la victoire pour avoir excavé toute cette terre à nous deux !
Visitor Center de la Bingham Canyon mine.

Bingham Canyon mine.

Bingham Canyon mine. On peut apercevoir derrière le sommet la végétation préservée de l'arrachage massif... du moins pour quelques temps encore.

La valse des gigantesque engins de chargement allait bon train !

Juste une mise au point...

Plaque de cuivre (cathode) pure à 99,99%.

Les camions me rappellent les Lemmings, ces petites créatures qui creusent, transportent, creusent, transportent ... 

Katsu et moi à l'assaut d'une roue de Caterpillar de la mine !!! 

Au loin, la plaine de Salt Lake City, baignée des doux rayons d'un coucher de soleil.

   S'en suit une petite soirée comme seules les auberges peuvent en offrir, avec des bons moments entre tous les membres de passage, Italie, Japon, République Tchèque, Etats-Unis, France à partager bières et pizzas. Avec Katsu, nous découvrons notre troisième coloc de la soirée, Claudio, tout droit arrivé de Sardaigne, et venu en échange universitaire pour une rentrée prochaine dans un établissement du Nord de l'Utah. L'occasion d'apprendre des mots ritals et en provenance du pays du soleil levant, et de savoir que la façon italienne de prononcer le prénom de notre ami japonais signifie "petit pénis", comme quoi, les quiproquos sont vite faits !

    Le lendemain , nous partons tous les trois à l'assaut de la chrétienté version Mormonne, en arpentant le centre de Salt Lake City, marqué par l'espace important occupé par des édifices religieux, ou en lien direct avec la croyance mormonne, au sein d'un domaine appelé Temple Square. Celui-ci comprend une église gigantesque, un oratoire, une bibliothèque, un centre de conférences, bref tout l'attirail du parfait religieux. Mais avant que je ne tombe dans l'ironie injustifiée, il est temps de faire (un peu) d'histoire, en se demandant tout d'abord ce que serait Salt Lake City sans les Mormons... et bien pas grand chose.

Temple Mormon, Salt Lake City.

Tabarnak ! Les Mormons ont même leur propre Tabernacle.

A Salt Lake City, les franc-maçons n'ont aucun problème à revendiquer leur appartenance à l'Ordre sur leur plaque de voiture. Pour la petite info, l'équerre et le compas forment le "triangle de Dieu", et le G central, son oeil. Le compas est l'élément masculin et représente la solidarité en traçant un cercle, tandis que l'équerre représente l'élément féminin: la justice. Une autre interprétation est celle des organes reproducteurs masculin et féminin en pleine action...

Le centre de conférences des Mormons.

Bibliothèque de l'Eglise mormonne.

Petit havre de paix urbain au coeur de Salt Lake City.

    Pour comprendre comment une communauté religieuse a su autant marqué de son empreinte la vie d'une ville, voire d'une région, il faut remonter au XIXème siècle, en s'intéressant au destin d'un homme, Joseph Smith. Fils de cultivateurs de l'Est des Etats-Unis, le jeune Joseph, alors âgé d'une quinzaine d'années, reçoit une vision alors qu'il prie près d'un bosquet, en 1820. Mais quelle idée d'aller vénérer le Saint-Père là où les bouseux du coin viennent se soulager ? Dieu et Jésus apparaissent alors en personne bras dessus bras dessous, alléluia, et lui font comprendre que toutes les formes de religion chrétiennes existantes à ce jour sont dans l'erreur, et qu'il faut vite en créer une nouvelle pour rectifier le tir, sinon ça va barder. Trois ans plus tard, toujours lors d'une prière, il reçoit cette fois-ci la visite impromptue d'un certain Moroni, qui après être rentré en ayant vu de la lumière, se mit à raconter à ce cher Joseph que des tablettes en or gravées de symboles égyptiens se trouvaient enfouies sous une colline avoisinante, et qu'il tenait à lui, et lui seul, de les découvrir et les déchiffrer. Ne connaissant pas encore l'histoire de la marmotte qui met le chocolat dans le papier d'alu, notre ami Joseph enfile son chapeau et son fouet et part à la recherche de l'Or de maison du café, pendant quatre années.
 
    Une fois le précieux manuscrit en sa possession, il se mit à le décrypter et avec l'aide de gens de lettres, entama la rédaction du livre de Mormon, qu'il publia en 1830. Beaucoup de scpetiques crièrent à la supercherie, les idées de Smith se confondant avec des croyances de l'époque quant à une origine hébraïque d'un groupe d'Amérindiens qui auraient émigré de Jérusalem pour s'installer en Amérique il y a 2.500 ans, se la jouant grands explorateurs avant l'heure. Dans tous les cas, tel un Steve Jobs ralliant sans cesse plus de moutons, le prophète organisa son Eglise qu'il nomma en toute simplicité 'L'Eglise de Jésus Christ des saints des derniers jours', désigna douze apôtres pour gouverner à ses côtés, et avec les années, acquit à sa cause de plus en plus de fidèles, aveugles ou éclairés, dépendamment du point de vue.
 
    L'Eglise connut un succès fulgurant, passant de 2.000 fidèles à près de 20.000 en seulement trois ans, mais fut perçue d'un mauvais oeil dans les diverses colonies où des membres s'étaient établis, en raison d'un sectarisme exacerbé jusque dans les pratiques économiques et les moeurs, polygames. Au final, ce qui devait arriver arriva: le prophète fut emprisonné et tué par des émeutiers, devenant le martyr de la religion mormonne, comme le Christ celui de la religion chrétienne, et les Mormons entamèrent un exil de plus de 2.000 kilomètres par l'hiver 1846-47 pour venir s'installer à Salt Lake City. Fin de l'histoire.

    Aujourd'hui, on compte un peu plus de 14 millions de personnes affiliées à la religion mormonne dans le monde, quant à la ville même de Salt Lake, 45% de sa population est pratiquante, ce qui est loin d'être négligeable culturellement, socialement et politiquement parlant. L'Eglise est réputée pour ne pas être très en avance sur son temps sur le plan moral et l'idéologie développée en son sein reste assez premier degré quant à l'interprétation des textes religieux, mais bon, on s'en moque, on est juste là pour visiter !

Petit havre de paix urbain au coeur de Salt Lake City.

Temple Zollikofen, LE point central de l'Eglise Mormonne, Salt Lake City.

Le reflet du Temple fait apparaître ... des pièces !!! Comme quoi, la religion peut rendre riche !

Statue du fameux Moroni, venu informer Joseph Smith de la présence des tablettes égyptiennes en or. Sonnez, sonnez trompettes, la fin du monde est proche !

    En nous promenant négligeamment dans Temple Square, nous voyons s'approcher deux jeunes filles qui entament alors la conversation en nous demandant d'où nous venons. Leur tenue vestimentaire, associée aux badges qu'elles portent de façon bien visible et aux livres qu'elles tiennent fermement, ne laisse planer aucun doute quant à leurs intentions... Nous voici face à deux missionaires mormonnes venues nous prêcher la bonne parole ! L'une vient tout droit du Pakistan, l'autre de Corée du Sud. Comme à l'auberge, nous voici de nouveau un petit groupe aux couleurs des quatre coins du monde. Nous nous prenons volontiers au jeu des questions-réponses en nous laissant guider tant à travers les méandres de l'idéologie religieuse qu'au sein des différents édifices de Temple Square. S'en suivent d'intenses échanges, à la limite de la philosophie, là où la raison des uns s'égare pour mieux troubler celle des autres. Quoi qu'il en soit, même si les idées exprimées s'entrechoquent avec fracas, prenant par fois l'allure de véritable joute spirituelle, nous avons passé deux heures uniques en leur genre à parler de la vie, de l'amour, de Dieu, des origines de l'Homme, du pourquoi le monde il est pas beau, du quand c'est qu'on va tous mourir, de l'avant, de l'après... Chacun aura campé sur ses positions, mais la rencontre était à l'image de la ville, spirituelle !

Après des échanges passionés autour de la religion, petite photo souvenir avec nos missionnaires mormonnes du jour, soeur Fang de Corée du Sud, soeur Peryaz du Pakistan, le coloc du moment, Claudio d'Italie, Katsu en photographe et moi pour représenter la France (quel poids sur mes épaules !).

    Avec mes deux compères, nous parcourons le centre-ville, son tramway gratuit, ses souvenirs olympiques, et son centre commercial grand comme un village. Salt Lake City est pour le reste assez semblable aux autres villes américaines, et on la parcourt sans grande surprise, les tours de bureaux sans âme et les Starbucks, c'est du vu et revu. Nous prenons le temps de passer au Capitole de l'Utah, situé sur les hauteurs de la ville et ressemblant à s'y méprendre à celui de Washington. Je retourne alors à la voiture, et prends la direction du Nord, pour aller parcourir une île peuplée d'animaux pour le moins inhabituels...

Centre-ville de Salt Lake City.

Tramway de Salt-Lake City. A noter qu'il est gratuit dans une vaste zone au coeur de la ville.

Capitole de Salt Lake City, là où siègent l'Assemblée Nationale et le Sénat de l'Etat de l'Utah.

Salt Lake City.

American flag, Salt Lake City.

Au détour d'une rue, nous sommes tombés sur un défilé de jackys sur des motos et quads en tous genres ...

Fast and Furious version Jackys !

Centre-ville de Salt Lake City.

La ville a accueilli les Jeux Olympiques d'hiver en 2002.

Centre commercial à ciel ouvert, absolument gigantesque, un peu dans le même genre qu'Odysseum à Montpellier, en plus grand, plus beau et plus convivial.

Salt Lake City, ville olympique.

Mormons un jour, Mormons toujours !

Banlieue (c'est à dire à 1 km du centre) de Salt Lake City.

    J'arrive enfin à Antelope Island, située au Nord-Ouest de la ville, et qui n'est autre qu'un State Park (géré par l'Utah), à la différence des National Parks, comme le Grand Canyon. L'île n'est accessible que par une mince bande de terre de 11 kilomètres, et s'étend sur une superificie de 109 kilomètres carré. Si je suis venu ici, c'est pour contempler du bison, me baigner dans le Great Salt Lake, et en prendre plein la vue. Et je n'ai pas été déçu !

Comité d'accueil d'Antelope Island.

Le Visitor Center est le repaire privilégié d'une bande d'étourneux définitivement pas prêts pour la reconversion en laveurs de vitres...

    Après un petit détour par le centre des visiteurs (joliment décoré par les oiseaux) pour en apprendre un peu plus sur le coin, je débarque près de ce qui ressemble à une petite baie avec une plage de sable blanc. L'eau se trouve à environ 200 mètres plus loin, et je m'en rapproche quand quelque chose attire mon attention. Plus la distance qui me sépare du lac se réduit, plus je vois voler autour de moi des petits moucherons, parfois des moustiques. Je remonte le bas de mon pantalon et aperçois de minuscules crevettes baignant dans une eau salée mais encore assez claire. Lorsque j'arrive enfin face au Great Salt Lake, je comprends vite où j'ai mis les pieds... de véritables nuées de moucherons jonchent le sable et les pierres environnantes. Pour bien se figurer le nombre incalculable de ces bestioles, on peut les comparer aux nuées d'insectes présentes dans certains films Hollwoodiens ! Elles ne piquent pas pour la plupart, mais lorsque je pose mon pied au sol, une vague noire bourdonnante se forme et progresse comme les ondulations de l'eau dans laquelle on vient de jeter une pierre. C'est assez répugnant, et bien que les insectes restent au niveau du sol, le moindre objet posé au sol est aussitôt recouvert d'une couche uniforme de moucherons. 

Au loin sur la droite, l'unique chemin permettant de rejoindre Antelope Island.

Great Salt Lake, Antelope Island.

Le lac est beaucoup trop salé pour que des poissons puissent y vivre. Seule l'artémie, une petite crevette visible ci-dessous en rouge, survit ici, et sert de repas aux nombreux oiseaux, notamment migrateurs, qui viennent faire étape au Great Salt Lake.

Great Salt Lake.

Crevette-éclair !

     Une fois la barrière de l'insectarium franchie, je me jette dans le lac pour enfin savoir si on peut réellement y flotter. Eh bien la réponse est: oui et non. Le lac connaît de grandes variations de sa concentration en sel selon l'endroit où l'on se trouve, et disons que là où je fais trempette est moyennement salé. J'ai pu flotter bien sûr, la différence avec la mer ou l'océan est nette, mais peut-être pas autant que j'aurai pu l'espérer. A ré-essayer dans une autre partie du lac !

Je confirme, après avoir testé, on flotte bel et bien dans le Great Salt Lake. Si le lac est aussi salé, c'est parce qu'il est de type endoréique, c'est à dire que toute l'eau qui y pénètre ne peut en ressortir que par évaporation.

Great Salt Lake.

     Je poursuis ma route vers le Sud de l'île et finit par croiser un premier bison. Perdu au milieu de la pampa, il ne sembe pas gêné le moins du monde par ma présence, ni par mes vaines tentatives pour attirer son attention. Se mouvant avec un flegme à faire pâlir le plus "so British" des Britanniques, il se met à traverser la route juste derrière la voiture et poursuis son chemin en s'arrêtant par moment pour brouter les hautes herbes. En continuant de rouler, j'aperçois alors tout plein d'autres bisons, tantôt seuls, ou en groupe, mais jamais appeurés par la présence de la voiture. L'île en compte environ 600, les premiers ayant été introduits en 1893, et l'on peut également observer des mouflons et gazelles en grand nombre. 

Vous en rêviez ? L'Utah et Antelope Island l'ont fait: des plages de sable fin, des buissons épars, une eau bleue profonde, un soleil radieux...

... des montagnes aisément accessibles...

... des roches aux teintes pourprées...

... des bisons en liberté... mais surtout...

... des insectes par milliers sur le rivage ! Les roches au premier plan sont blanches/gris pâle en réalité, mais ici le tapis d'insectes vient occulter leur véritable apparence...



J'avoue avoir hésité quelques instants avant de balancer la corde à linge autour du cou du bison, histoire de me la jouer Buffalo Bill !

Il ne manque plus que Laura Ingalls, au milieu des bisons...

Les bisons de l'île n'avaient pas l'air très vifs, et se déplacaient généralement en groupe tout en regardant passer la voiture comme une vache voit filer un TGV.

Bison à Antelope Island.

Au loin, les montagnes de Salt Lake City.

Sunset, Antelope Island.

Troupeau de bisons, Antelope Island. Je n'ai hélas pas pu immortaliser l'instant où un bison mâle a violemment tenté de féconder une femelle apparemment pas d'humeur !

    La journée touche à sa fin, je quitte l'île en croisant un troupeau entier de bisons avec des petits suivant docilement leurs parents. Le soleil se couche sur le Grand Lac Salé et Antelope Island, enveloppant les paysages alentours d'une atmosphère rosée du plus bel effet. Je retourne à Salt Lake City et passe la soirée avec Katsu qui prendra le soir même un bus qui l'emmènera près de la frontière canadienne dans le Glacier National Park, avant sa prochaine étape en Alaska. Voilà une manière d'envisager un voyage radicalement différente, et j'avoue être tenté de partir sans voiture pour les prochains. Disposer d'un véhicule apporte son lot de confort, permet de visiter beaucoup plus de choses, mais ne procure pas ce petit côté pleinement aventurier, puisque tout est plus facile, peut-être trop parfois. 

Coucher de soleil, Antelope Island.

A l'entrée de l'île se trouve un petit port de plaisance.

Teintes orangées d'un coucher de soleil sur Antelope Island.

Prendre le large sur le cinquième plus grand lac du monde, ça ne se refuse pas.

    Dimanche 21 Août 2011, je quitte Salt Lake City pour une longue journée de route en direction du Nord à travers les plaines de l'Idaho et les montagnes du Wyoming. Les paysages se transforment progressivement, et l'aridité désertique de l'Utah cède sa place à des vastes étendues verdoyantes où les exploitations agricoles pullulent de toutes parts. Je vois défiler les fermes américaines typiques des films et série tv: toit blanc, devanture rouge avec une ouverture béante, et leurs silots métalliques à l'extrêmité bombée. 

    C'est justement au milieu de ces terres fertiles, qui subissent malgré tout beaucoup de traitements chimiques au regard des nombreux entrepôts de stockage de matières dangereuses que je croise sur le côté de la route, que Monsanto a choisi d'implanter une usine. L'ensemble fait clairement tâche, avec ses colonnes noircies d'où s'échappent des fumées blanches visibles à plusieurs kilomètres à la ronde. Le site sert à la production de phosphates et environ 400 employés y travaillent. Je vous recommande vivement la lecture du livre "Le monde selon Monsanto", ou bien le visionnage du documentaire éponyme, tous les deux très documentés, et dévoilant la face cachée du géant américain de la chimie agricole.

Au Nord de l'Utah, au beau milieu des plaines verdoyantes de l'Idaho, je tombe sur une usine Monsanto...

... qui respire l'écologie...

... et ne défigure pas le paysage le moins du monde.

Ici, ce ne sont pas les écoliers, mais les vaches qui traversent les routes, disciplinées comme il se doit, et en famille qui plus est !

Plaines de l'Idaho.

   Je parcours les quelques 600 kilomètres qui me séparent de ma prochaine destination. Je pars m'immerger en pleine nature pour une dernière fois. Le Yellowstone sera le dernier parc national que je visiterai lors du Big Trip, et si tout se passe bien, je devrai y panter la tente dès ce soir...

Aussi à l'aise en ville que dans les prés, voici la toute nouvelle Ford Focus 2011.

Paysage d'Idaho.


ON THE ROAD AGAIN !!!!!