mardi 4 octobre 2011

Etape 18: Los Angeles (CA) - San Francisco (CA)

ETAPE 18:   LOS ANGELES (CA)   -   SAN FRANCISCO (CA)
    Après une grosse approximation de GoogleMap et une nuit dans un camping non prévue au programme, nous voilà sur la route longeant la côte californienne en direction du Nord. Malheureusement, le temps au bord de l'Océan n'est pas au rendez-vous, et ce qui aurait dû ressembler à un superbe panorama de plages ensoleillées, falaises abruptes, et palmiers s'est vite transformé en une succession de scènes d'un gris dégoulinant par 15°C, n'ayant rien à envier à celles de la Bretagne ! (Je sens que je vais me faire des amis...). En revanche, dès que l'on rentre dans les Terres, c'est le voyage instantané en Méditerranée: des paysages vallonés aux teintes orangées de l'été, un soleil radieux, 35°C à l'ombre, et des vignes à foison, comme pour nous rappeler que la Californie joue désormais dans la cour des grands à ce niveau.

    Durant la journée de route qui nous sépare de San Francisco, nous nous frayons un chemin à travers les embouteillages monstres de la Silicon Valley, où les sièges sociaux (voire les campus) des plus grandes compagnies ont élu domicile, comme Google, Intel, Facebook, ou encore Apple. Nous arrivons enfin au coeur de San Francisco, mais manque de chance, un festival de musique a fait grimper les prix de tous les motels de la ville, juste pendant notre séjour ! On choisit finalement un petit établissement, évidemment tenu par un indien, un peu à l'écart du centre, qui, on en a l'habitude maintenant, sent un peu la zone...

San Francisco.
    Le lendemain, direction la côte ! Il fait beau, alors pourquoi se priver d'une bonne baignade dans la baie de San Francisco ? Sauf que le coin est réputé pour ses micro-climats, et même si le soleil brille en ville, il n'en est pas forcément de même 10 kilomètres plus au Nord. C'est donc sous les nuages bas, et un vent froid venant du large que nous passons l'après-midi à profiter des points de vue qu'offre la situation géographique de la ville. L'occasion d'apercevoir la prison d'Alcatraz, fermée depuis 1963, et reconvertie en lieu touristique, ou bien encore le Golden Gate sous la brume, hélas, niveau photos on repassera ! En longeant la côte vers l'Ouest et le Lincoln Park, nous découvrons plusieurs plages séparées les unes des autres par des falaises et autres amas rocheux impraticables à pied. Se baigner ici, au beau milieu des courants de la baie et du Pacifique, est à nos risques et périls, et beaucoup de nageurs imprudents en ont déjà fait les frais...

La prison d'Alcatraz dans la baie de San Francisco.
J'aime réinventer la mode à la plage.
Au loin, le Golden gate.
China Beach, avec vue sur le Pacifique.
Sur les falaises surplombant le Pacifique, une bien curieuse figure...
... au centre de laquelle on peut trouver une feuille avec le message de désespoir d'un parent cherchant  à retrouver son enfant.
Une branche d'arbre qui n'est pas sans rappeler l'Anaconda...
On se les pèle, il fait bien gris, mais tant pis !
San Francisco.
Dans le Lincoln Park, voici le California Palace of the Legion of Honor, en hommage aux 3.600 soldats californiens morts au combat durant la première guerre mondiale.
Bistro Français au coeur du Castro, San Francisco.
    Le lendemain, nous décidons d'aller braver la baie et ses courants en embarquant, Romain et moi, sur des kayaks ! Nous nous rendons sur la rive Est de San Francisco, près du deuxième grand pont de la ville, le Bay Bridge, qui lui permet d'être reliée à Oakland. Une fois nos plus belles tenues enfilées, et nos rames agrippées, c'est parti pour quelques heures de navigation au milieu d'un canal urbain, nous permettant au passage de nous faufiler sous des pont-levis, de longer l'imposant stade de baseball de la ville, ou bien encore de croiser de petites habitations au bord de l'eau où des pêcheurs du coin ont élu domicile.

"Kayak de ville", à San Francisco.
La hauteur sous les pont-levis nous obligeait parfois à baisser la tête !
Sur la gauche, le AT&T stadium, le stade de baseball de la ville.
    C'est après que cela se corse. Une fois sortis des terres, le courant de la baie, amplifié par un vent à nous glacer les eaux, ont rendu le retour au bercail un peu plus difficile que prévu. Le point de vue est cependant unique, puisque l'on peut directement voir se dessiner sous nos yeux le skyline de San Francisco, tout en se sentant tout petit sous l'imposant Bay Bridge. On croise de nombreux bateaux, plus ou moins gros, allant du petit voilier au ferry chargé de touristes pour Alcatraz. Durant un court instant, je me suis même retrouvé face à un horboard version XXL me fonçant droit dessus. Vu qu'en kayak, dans une baie comme celle-ci, notre taille est comparable à celle d'une puce, je craignais qu'il ne m'aie pas vu ! Fort heureusement, ce ne fut pas le cas, puisque je suis encore là pour écrire ces lignes... Sur le chemin du retour, nous avons même eu droit à la visite d'un éléphant de mer, visiblement intrigué de nous voir ramer autant !

Cap sur la baie de San Francisco, avec en ligne de mire le Bay Bridge, qui relie la ville à celle d'Oakland.
San Francisco.
Petite sieste improvisée dans la baie de San Francisco.
Centre-ville de San Francisco.



    Une chose à savoir quand on visite San Francisco, c'est que contrairement à bon nombre d'autres villes américaines où l'on peu trouver de tout et n'importe quoi, même à une heure tardive, ici, il vaut mieux s'y prendre à l'avance ! En effet, tout ferme tôt, mêmes certains restaurants, fast-foods, bars ou comme on dit au Québec, certains dépanneurs (sorte d'épicerie de nuit). A croire que le business se suffit à lui-même durant la journée, ce qui ne serait pas étonnant vu les prix pratiqués dans la ville, une des plus chères, si ce n'est la plus chère, visitées jusqu'à présent au cours du big trip.

    En ce vendredi 12 Août 2011, pour cette dernière journée tous les trois, nous nous rendons au Fisherman's Wharf, un quartier de San Fransico situé sur le front de mer au nord de la ville. Très touristique et hyper fréquenté, on y trouve toutes sortes de cafés, restaurants, boutiques made in china, parking escrocs, musée de cire, mais surtout le Boudin Café et le Pier 39. Le premier est une boulangerie qui a diversifié ses produits en vendant la spécialité locale du clam chowder, une sorte de soupe crémeuse à la palourde servie dans une miche de pain en guise de bol. Correct, sans plus. Disons que vouloir donner un côté artisanal dans un ersatz d'usine en invitant le client à attendre docilement dans une file d'attente aussi longue que celle d'un supermarché, c'est un peu raté pour le coup. Heureusement, ce n'est pas trop cher ! 

Le Boudin Café, Fisherman's wharf, San Francisco.

Mme la boulangère du Boudin Café.


A San Francisco, on peut trouver des squelettes qui aiment le hip-hop ... et les pourboires.


Les Américains sont très friands des musées de cire, puisqu'on en trouve dans à peu près toutes les grandes villes du pays. Ici, Mariah Carey.
La boutique du chocolat, Fisherman's wharf, San Francisco.
Même look, même regard, même goût pour le chocolat !
Vieille bicoque sur les quais du Fisherman's wharf.
Zone portuaire du Fisherman's wharf, San Francisco.
Le vieil homme et la mer, San Francisco.
Couleurs Californiennes, San Francisco.
Etre plongé dans ses lectures, San Francisco.
Quais du Fisherman's wharf, San Francisco.
    Quant au Pier 39, il s'agit d'un quai où des dizaines d'éléphants de mer (mâles pour la plupart) ont élu domicile et passent leur temps à se disputer la place de dominant. Tous les autres quais alentours sont vides, seul le n°39 est occupé par la meute plutôt bruyante qui ne manque pas d'attirer les badauds, amusés de cette joute animale prenant parfois l'allure de pugilat inéquitable, non sans rappeler le combat de David contre Goliath, où les plus frêles n'hésitent pas à se frotter aux imposants chefs de tribus ! Certains d'entre eux présentent de nombreuses blessures à la surface de la peau, souvent les plus belliqueux.

Le fameux Pier 39 (jetée 39), lieu de refuges des otaries et éléphants de mer.
Moment d'intimité, Pier 39, San Francisco.
Pier 39, San Francisco.
Les mâles adultes ont une couleur nettement plus foncée que les plus jeunes qui sont parfois difficilement différenciables des femelles, au pelage brun.
Se la couler douce, Pier 39, San Francisco.
Rapports de force, Pier 39, San Francisco.

    San Francisco paraît bien petite après avoir visité Los Angeles. Comptant 800.000 habitants (et environ 7 millions avec la banlieue), la ville est à taille humaine, et l'on s'y sent vraiment bien.  De là à la jouer chauvin en affirmant qu'elle a un petit côté européen, il n'y a qu'un pas... Elle possède sa propre identité, et a su intégrer les multiples ethnies et minorités qui la composent, une ville parmi les plus tolérantes et progressistes d'Amérique du Nord. On pense surtout aux 31% des habitants d'origine asiatique, au mouvement pour les droits homosexuels des années 70 mené entre autres par Harvey Milk, ou bien encore à une politique environnementale très ambitieuse, bref il y a de l'agitation dans le bocal !

    En revanche, la ville est située près de la faille de San Andreas, et a été en quasi-totalité détruite par un incendie en 1906, consécutif à un gros séisme de 8,2 sur l'échelle de Richter. En 1989, une secousse d'intensité 7,1 est venue rappeler aux habitants que l'inévitable se prépare. Les spécialistes estiment en effet qu'un très gros séisme, comparable à celui de 1906, a lieu en moyenne tous les cent ans, et s'attendent à ce qu'un "Big One" (terme utilisé pour qualifier ce phénomène rarissime) se produise d'un instant à l'autre...

San Francisco, à la merci des tremblements de terre...
Mieux vaut ne pas avoir les freins qui lâchent à San Francisco.
Ailes urbaines, San Francisco.
Une architecture bien particulière pour ce quartier de San Francisco.
    En dehors de ça, la ville est hyper dynamique et compétitive, tant sur le plan du tourisme, des infrastructures, de la finance que des nouvelles technologies ou la bio-médecine. Pour la petite info, le salaire minimum imposé à San Francisco est supérieur à celui établi dans l'Etat de la Californie, c'est assez révélateur de l'état d'esprit des San-Franciscains...

Baie de San Francisco.
Baie de San Francisco.
San Francisco.
"Tirer un trait", San Francisco.
San Francisco.
San Francisco.
San Francisco.
La fameuse maison bleue adossée à la colline...
    Nous nous sommes également rendus sur quelques unes des 50 collines que compte San Francisco. Est définie comme colline toute portion de terre de plus de 30 mètres de hauteur. Sur l'une d'elles se trouve la Coït Tower, au nom plus qu'évocateur. Bâtie en 1933 grâce aux fonds d'une mondaine atypique, Lillie Hitchcock Coït, la tour est l'emblême des pompiers de la ville. Passionnée des incendies, et très avant-gardiste pour l'époque, Lillie partait "chasser les feux" de la ville dès son adolescence. Elle est devenue la Saint-Patronne des pompers de San-Francisco.

Coït tower de San Francisco.
Dieu encore au rendez-vous à San Francisco !
Une enseigne culte, comme bien d'autres aux USA...
Centre-ville de San Francisco, dans un des quartiers les plus dynamiques.
Transamerica Pyramid, San Francisco.
    Enfin, que serait une visite à San Francisco sans une course en cable-car, le fameux tramway de la ville, conçu pour parcourir les pentes vertigineuses de certains quartiers, insurmontables pour les tramways classiques. Conçu en 1873, les cable-cars de la ville ont connu une formidable expansion avant d'être pour la plupart fermées avant la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui plusieurs lignes fonctionnent à nouveau, pour le plus grand bonheur des touristes ! Petite conseil: vu le monde présent dans l'engin, vous ne risquez pas vraiment de vous faire contrôler les tickets, que de toute manière vous n'aurez pas pris la peine d'acheter...

Tramway, ou cable-car, à San Francisco.
Machineries des cables-cars.
Tramway d'époque à San Francisco.
Petite virée à bord d'un cable-car à San Francisco.
Machineries des cable-cars.
    Nous nous approchons d'un des véhicules, chargé comme un oeuf, et sous l'empressement d'un conducteur visiblement pas dans son meilleur jour, je m'aggrippe tant bien que mal à la barre d'appui. Evidemment, impossible de s'asseoir, et les trois quarts du volume de mon corps se trouvent à l'extérieur du tramway. Je fais alors mon maximum pour ne pas heurter les passagers des autres cable-cars qui arrivent en sens inverse, à toute vitesse ! 

Malgré la raideur de la pente, le tramway résiste !
Des kilomètres de câbles en acier permettent de faire fonctionner les tramways de la ville.
    Nous terminons notre journée par la célèbre Lombard Street, et une petite bière au Hooters, une chaîne de bars dont l'unique attraction est ses babes recrutées sur des critères uniquement intellectuels, c'est évident... Enfin libérés des embouteillages du centre-ville, direction l'aéroport pour un retour au bercail de Romain, après deux semaines passées ensemble qui auront vraiment fait du bien !

Difficile de trouver mieux comme nom de laverie...
San Francisco, en haut du fameux passage à virages serrés sur Lombard Street.
Attention, ça tourne !
Beaucoup de couleurs à San Francisco !
Lombard Street, San Francisco.
Lombard Street, San Francisco.
Une auto bien criarde, San Francisco.
Jardin privé, San Francisco.
Nous trois, brillant tel un seul astre... mais plus pour très longtemps !
    De mon côté, je redépose Isabelle à San Francisco pour une fin de voyage anticipé, et me retrouve en aventurier solitaire pour entamer le retour de cette grande aventure. La nuit vient tout juste de tomber, je franchis le Bay Bridge dont les lumières des pylônes m'aveuglent inexorablement, et laisse derrière moi San Francisco et ses collines, pour me diriger vers une toute autre aventure. Une page du big trip vient de se tourner, et je bouts d'impatience d'en écrire la prochaine ! 

    Au devant de moi, 6.000 kilomètres à parcourir, et la traversée d'un continent en à peine quatre semaines. Encore beaucoup de choses restent à vivre, dans un climat différent, plus apaisé. Seul face à moi-même, et un retour à la nature, tel est le programme des prochains jours !

    Etape suivante: les parcs naturels de la Sierra Nevada Californienne, histoire d'aller dormir avec les ours...


ON THE ROAD AGAIN !!!!


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