lundi 14 mars 2011

1 mois déjà !!!

    29 jours déjà que j'ai débarqué au Canada ... je n'ai pas encore été expulsé, tout va bien !
    29 jours, c'est aussi le temps qu'il faut à un terrible virus pour se propager à travers la planète dans un film de zombies, et le temps qu'il faut attendre entre deux numéros de "Sanglier Passion", mais bon, je m'éloigne un peu là.

    29 jours pour changer, l'espace d'un temps, de vie, de travail, d'appart, d'habitudes, de connaissances, de perspectives ... bref de tout ou presque. Avec le recul, c'est très rapide, mais d'un autre côté, cela procure un sentiment unique, celui d'être peut-être pour la première fois réellement aux rennes de ma vie. Quand tout est à prouver, quand il faut repartir sur des bases complètement nouvelles et que le destin nous sourit, on se sent plus fort, plus grand. Cela fait un bien fou, et je souhaite vraiment à tout le monde d'avoir une expérience comme celle-ci. Car c'est aussi ce qui permet d'avoir le recul suffisant pour se rendre compte de ce qu'on laisse derrière, de réfléchir sur tout le chemin parcouru jusqu'à présent, sur nous-même... sur l'avenir.


    Mais puisque ces lignes me servent aussi à raconter les évènements concrets de la vie Montréalaise, c'est parti !

    Première chose, la tempête de neige ! Alors que je me voyais déjà pouvoir enlever l'écharpe, voilà que Mère Nature a décidé d'en remettre une couche la semaine dernière, avec une des tempêtes les plus sévères de cette saison 2010/2011. La veille il fait "chaud", sous entendu 2°C environ, et le lendemain, BAM !!! 30cm de neige à Montréal (je ne parle même pas des villes en plaine, comme Sherbrooke, où l'accumulation a atteint 70cm). Bref tout ça pour dire que le bon vieil adage du "En Avril, ne te découvre pas d'un fil" est plus que jamais d'actualité. Il faut savoir qu'il y a quelques années à peine, Montréal a reçu de la neige en Juillet ... déprimant hein ?

    La recherche de travail a continué, j'ai été dire bonjour à Adecco et Manpower, et ai finalement eu ma première vraie journée de travailleur Mardi 8 Mars ! Quelle douceur de voir le soleil matinal venir parer l'environnement d'une lumière feutrée et apaisante ... le calme avant la tempête. En effet, les transports en commun sont comme partout ailleurs bondés aux heures de pointe, ce qui fait qu'il n'y a souvent pas suffisamment de place pour rentrer dans la rame ... dans ce cas, on prend les mêmes et on recommence !      
    Fraîchement débarqué dans le centre-ville à l'Américaine, je me dirige vers l'adresse en question, et là, attention, Grande Classe: j'arrive au pied d'un énorme gratte-ciel du centre-ville, vaste hall d'accueil avec réceptionniste, 4 ascenseurs de luxe, je file au 4ème étage. Il est 8h45, je suis censé commencer à 9h00 ... j'ai jamais été autant à l'avance à un travail (certains de ceux et celles qui liront ce blog pourront le confirmer ;-)  ). Ma tutrice pour la journée a pour sa part pris son temps pour venir, puisqu'elle ne poussa la porte des locaux qu'une demi-heure plus tard ! Confortablement installé à mon poste de travail, avec une vue imprenable sur le building d'en face (ça fait très Wall Street), et ayant écouté les conseils avisés de ma patronne du jour, me voilà fin prêt pour voir défiler entre mes mains des centaines de chèques pendant toute une journée. Ma tâche était de saisir les montants et les n° de références des clients qui figuraient sur les papiers, et les reporter sur un logiciel, en triant ceux qui ne correspondaient pas aux factures. Rien de bien compliqué en somme, mais c'était très abrutissant ! On dit de certains métiers manuels qu'ils sont répétitifs et pénibles, mais là aussi, dans le genre "mon cerveau travaille à la chaîne", c'est pas mal non plus. Au moins, les courses seront remboursées avec mon p'tit salaire !


    Depuis, j'ai obtenu un nouveau job, pour une durée un peu plus longue cette fois, deux semaines, chez l'Ordre des infirmier(e)s du Québec, où mon rôle est d'actualiser leurs formations professionnelles depuis deux ans dans un logiciel dédié à partir de carnets remplis par eux. Tranquille et pas trop mal payé, et en plus je finis à 16h00 !


    En dehors de ça, la vie Montréalaise est ultra  riche d'occasions et de découvertes à faire ! Ville culturelle s'il en est, les occasions ne manquent pas pour qui a soif de culture et aime faire la fête. Tout étant à portée de main, on ne se pose pas trop de questions ! Habitant entre le Village et le Plateau, les deux zones fêtardes de Montréal, j'ai l'embarras du choix, entre spectacles d'impros, fête des Lumières, bars et "cabarets" à 5min à pied ... du tout bon !!! Et quand on ajoute à cela des rencontres avec des gens bien sympas qui valent le détour, on se tait et on savoure :-)

    J'allais oublier ! Après une bonne soirée, la meilleure façon Québecoise de célébrer la fin de la nuit n'est autre que de prendre le bus à environ 4heures du mat' pour aller à "La Banquise", établissement emblématique du Plateau Mont-Royal ouvert 24h/24-7j/7, qui voit les affamés de la nuit se ruer dans son antre afin d'y déguster la traditionnelle poutine (frites, sauce à viande, fromage fondu). Après une bonne caisse, ça colmate!



    Un succès tel qu'on est obligés de faire la queue, pour emporter ou pour manger sur place. Déguster en groupe nos 400g de poutine (agrémentée de jambon et d'ananas pour ma part) par -5°C, c'est tout simplement mythique !

mardi 1 mars 2011

Looking for a job ...

Puisqu'il faut bien vivre et ramener des sous à la maison, et une fois passées les deux premières semaines de remise à zéro de l'horloge interne, vient le moment de se retrousser les manches et de trouver "UNE JOB" comme le disent les Québécois !

    Tout d'abord, je transforme mon CV. Eh oui, ici rien à voir avec les CV français, pas de photo ni mention de l'âge ou de la nationalité, cela fait partie des lois concernant les discriminations. De même, plus que la formation, ce sont les compétences qu'il faut mettre en avant, suivies de très près par les expériences. Cette façon de procéder est assez différente de la culture Européenne, puisqu'on jugera quelqu'un sur ce qu'il peut apporter de concret à une entreprise plus que sur son diplôme ou les diverses étiquettes accumulées.

    Je commence par les agences d'intérim, appelées agences de placement ici car elles permettent de trouver aussi bien des emplois "temporaires" que "permanents".

    Direction la première d'entre elles, Thomson Tremblay. Nichés au coeur d'une tour du centre-ville, les locaux pour chercheurs d'emplois en soutien administratif sont assez classieux et je m'attends plus à ce qu'on me propose un massage personnalisé qu'un travail à proprement parlé. Je me dirige vers l'hôtesse d'accueil qui me reçoit avec un large sourire et je lui explique ma situation (1ère visite, PVTiste, français, ...) et lui tend mon CV qu'elle classe alors au milieu d'une pile de feuilles qui se ressemblent toutes ... et là je me dis que ça commence mal. Quand je lui demande si un conseiller peut me recevoir, elle me répond qu'ils sont tous en rendez-vous, et lorsque je propose de repasser quelques heures plus tard, je me vois gentiment rembarré par un "non, attendez plutôt qu'on vous appelle". Maigre consolation, la réceptionniste me donne une piste: aller au service qui s'occupe des emplois dits "industriels".

    Suivant ses indications à la lettre (au fond du parking (!) à droite)), je me retrouve dans une allée sordide, au détour d'une ruelle qui n'a rien à envier aux bonnes vieilles scènes de crime des Experts. Me demandant bien où diable peut se trouver le cabinet de recrutement, j'aperçois alors une toute petite pancarte m'invitant à grimper quelques marches aussi dégoûtantes que le reste. L'interphone, décâblé, ne servant à rien, j'ouvre la porte et, tel Alice suivant la trace du lapin blanc, je me retrouve deux niveaux plus bas au beau milieu d'un bureau vide des années 60, moquette marron dégarnie par le temps, murs beiges subtilement recouverts de tâches, mobilier sauvé in-extremis de la déchetterie, etc ... J'ouvre une seconde porte et arrive enfin dans le service en question, qui ne respire pas plus la modernité que le reste. Un agent, dont le sens du mot joie de vivre lui avait échappé, m'accueille, et je lui présente mes papiers pour qu'il puisse saisir les infos sur ... un Minitel ! "What a wonderful wooooorld" !!!
    Au cours de la discussion, il me fait comprendre que je ne suis pas vraiment à ma place ici, les métiers consistent à travailler sur des chaînes de production en tant qu'ouvrier dans des conditions pénibles. Je passe une série de tests de maths/grammaire anglaise et française et je me souviendrai toujours de la section des "mots contraires" où la réponse à la question était le mot ... DESESPOIR ! Je lui fais alors comprendre que c'est vrai, je ne cherche pas en priorité ce type de postes, mais que je suis volontaire et motivé pour tout travail, aussi pénible soit-il.
    C'est aussi là que je me dis qu'avoir pu faire des études est quelque chose d'important, et que ceux qui n'ont hélas pas eu cette chance méritent un profond respect, vraiment. Ca fait du bien de relativiser les choses parfois...

    Le conseiller me renvoie alors au premier service (administratif), et je tente de nouveau le coup en insistant lourdement auprès d'une deuxième réceptionniste pour avoir un rendez-vous ... et bingo, ca paie, un conseiller est libre, et me donne plusieurs infos sur les emplois. Aucune offre pour le moment, mais au moins, j'ai mon contact !

   Je me dirige vers la seconde agence de placement, RANDSTAD, où je suis amené à effectuer des tests de performance sur ordinateur qui mesurent la vitesse de saisie de données alphanumériques, et les compétences sous WORD, EXCEL, et POWERPOINT... Miladiou !!! Que de questions retords me demandant comment faire telle action en visant tel résultat sans cliquer à tel endroit !
    Visiblement, mes résultats sont assez bons, mais une fois de plus, pas d'offre disponible immédiatement, je prends mon mal en patience, et ajoute un contact de plus à mon carnet d'adresses.

    L'autre solution réside à utiliser la bonne vieille méthode des petites annonces. C'est ainsi que je propose mes services pour la garde d'enfants, l'aide aux personnes âgées, la traduction de textes anglais/français, l'aide à la comptabilité, le soutien administratif, commis en cuisine, ...

    Je candidate également pour être aide ménage, étiqueteur de produits en usine, manutentionnaire en chambre froide, commis à la pâtisserie, participant pour une étude clinique sur le sommeil, aide de chantier, vive l'ecclectisme !

    Allez je garde espoir, 5 jours de recherche, je sens que ça va bientôt payer ... en espérant ne pas en arriver là: