samedi 21 janvier 2012

Etape 23: Mont Rushmore (SD) - Chicago (IL)

ETAPE 23: MONT RUSHMORE - CHICAGO
   

    25 Août 2011. Je quitte le territoire des Black Hills pour rejoindre la ville de Rapid City, une centaine de kilomètres plus au Nord, traversée par l'Interstate 90 sur laquelle je m'engage aussitôt. Malgré la fin de l'été, la chaleur reste écrasante et j'apprécie encore plus les énormes boissons à volonté du MacDo, pratique pour tenir quelques centaines de bornes avec un godet d'1,20L à portée de main !

    Trois bonnes grosses journées me seront nécessaires pour rejoindre Chicago et parcourir les 1.500 kilomètres à travers les Etats du Dakota du Sud, du Minnesota, du Wisconsin et enfin de l'Illinois. La route est monotone au possible, les lignes droites s'enchaînent les unes après les autres, au beau milieu de terres jaunies par le soleil et encore plus désertiques que celles de l'Utah ou du Nevada. En effet, rien ne semble pouvoir pousser sur les grandes plaines du Dakota du Sud, et lorsque je porte mon regard vers l'horizon, je n'aperçois que des buissons épars, tels des rochers émergés au coeur d'un océan de terres désolées. Les rares villes traversées par l'autoroute ne respirent pas vraiment l'animation, et je dois attendre de pénétrer dans le Minnesota avant de voir poindre les premières traces d'une végétation "chatoyante", premier signe annonciateur du retour vers la côte Est.

    Je déboule le 28 Août dans l'Illinois et renoue avec le tumulte propre aux grandes agglomérations américaines. Cela fait maintenant deux semaines que j'ai quitté la côte Pacifique, traversant les montagnes de la Sierra Nevada, les déserts de l'Utah, les vallées du Yellowstone et les grandes plaines du Midwest, à la manière d'un vieux loup solitaire à l'écart de toute l'agitation du monde urbain. Le contraste est saisissant. La ville aspire le voyageur dans un véritable tourbillon pour mieux l'étreindre et l'épuiser. Ce retour à la réalité est brutal: Chicago me paraît démesurément vaste, étrangement bien plus que d'autres villes que j'ai pu traverser depuis des semaines. Non, vraiment, je ne me sens ni le courage ni la volonté d'affronter la jungle urbaine aujourd'hui et décide de me rendre sur les abords du lac Michigan, histoire de respirer un peu et de m'écarter de la frénésie du traffic et du brouhaha ambiant. Je tombe au hasard sur une plage assez éloignée du centre-ville et visiblement très populaire. Elle se trouve dans un quartier pauvre de la ville et je découvre alors de nombreuses familles, noires pour la plupart, entrain de savourer les joies du picknick en famille. Les gens sont installés par dizaines dans le parc bordant la plage, petits et grands, frères, soeurs, parents, grands-parents, réunis tous ensemble, et l'atmosphère tranche clairement avec le reste de la ville. Chacun semble avoir oublié sa montre, le temps important peu dans ce genre de moment. Je me surprends à écouter la musique émise par un énorme poste radio à quelques encablures, conférant à la scène ce côté festif et chaleureux unique.

Plage sur le lac Michigan, banlieue de Chicago.

    Je traverse le parc et me pose sur la plage de sable blanc. L'eau du lac Michigan a étonnament la même teinte qu'à Miami, et je bouts d'impatience d'y piquer une tête, envie vite réfrénée par l'arrivée d'un sauveteur secouriste qui précise que les baignades sont exceptionnellement interdites aujourd'hui sur toute la côte. Bon, ça sera pour la prochaine fois ! Je reste sur la plage et me transforme rapidement en sosie de Toutânkhamon: le vent souffle tellement que je suis recouvert par une couche de sable, qui de part sa finesse, reste collé à l'épiderme, histoire de me donner une seconde peau dure comme un roc...sympa le peeling à Chicago !

Lac Michigan, Chicago.

    Le lendemain, je quitte le motel près de l'aéroport pour rejoindre une auberge (la Chicago Getaway Hostel) située relativement près du centre, et surtout proche du métro, d'un zoo, et dans un quartier animé truffé de bars. Rénovée récemment, elle est impeccable et spacieuse. La cuisine est gigantesque, la salle à manger permet de discuter avec tout le monde, le personnel très accueillant et les lieux propres, bref à recommander pour un passage à Chicago. Je pose mes affaires, découvre mes roomates et file ni une ni deux en direction du métro, aérien s'il vous plaît. En effet, le réseau a la particularité d'être situé à une bonne dizaine de mètres de hauteur dans la banlieue et au centre (que l'on appelle plus communément le "Loop"). Le tarif des transports est bien moins cher qu'à New-York (14$ pour 3 jours) et efficace.

Auberge de jeunesse 'Chicago Getaway Hostel'.


Rame de métro de Chicago.

    Je me retrouve plongé dans des galeries marchandes souterraines qui me rappellent celles de Montréal, eh oui, ici aussi il fait très froid l'hiver ! Cependant, elles sont quasiment désertes, ce qui ne m'incite pas à arpenter très longtemps les tunnels tristounets, et je monte les premiers escaliers que je trouve, direction la surface, en plein coeur du quartier du Loop. C'est le point central de Chicago: un vaste quartier d'affaires qui en fait le second plus important des Etats-Unis après celui de New-York. Au menu les traditionnels gratte-ciel, taxis, businessman en costume trois pièces et fast-food à tous les coins de rue !

Boutique pour modèles aux "proportions généreuses" à Chicago.



Tunnel sans âme de la ville souterraine, Chicago.



Un véritable corridor de gratte-ciels à Chicago. Les rues du centre-ville sont bien moins larges qu'à New-York, d'où un sentiment d'écrasement plus important.



Lourdes structures métalliques du Loop, au centre-ville, enjambant la route, et supportant le poids des rails du métro aérien.

    La ville en elle même compte près de trois millions d'habitants (10 avec l'aire urbaine), et le siège de compagnies aussi prestigieuses que Boeing, Motorola, United Airlines ou McDo. Construite à la base sur des plaines marécageuses, le nom "Chicago" viendrait du terme améridien "sikaakwa" qui a par la suite été déformé par les explorateurs français en "checagou", signifiant marécage, ou oignon sauvage, autant dire que ça ne sentait pas la rose à l'origine. De nombreux immigrés vinrent grossir la population par vagues régulières, et avec le temps, Chicago devint un noeud central des communications du pays: au XIXème siècle, le chemin de fer est omniprésent, et les navires voguant sur les grands lacs peuvent rejoindre le Mississipi, à l'Ouest, grâce à la construction d'un canal dont le cours a été inversé par les ingénieurs de l'époque afin d'éviter que toute la pollution de la ville grandissante ne se retrouve dans les eaux du lac Michigan. Par la suite, la ville devint un poumon industriel et une plaque tournante de la filière agricole du pays, c'est d'ailleurs ici que les prix des matières premières agricoles du pays sont fixés (et par voie de conséquence, une partie des cours mondiaux).

Au coeur du centre-ville, le Loop, qui comme son nom l'indique, trace un circuit en boucle !



A Chicago, les stations de métro sont pour certaines construites en bois, effet rétro garanti.



Quartier d'affaires du Loop, Chicago.


"The Walk", Chicago.


    En me promenant au milieu des géants de béton et d'acier, je finis par tomber sur le Millenium Park, achevé en 2004 en lieu et place d'anciens chantiers ferroviaires. C'est un des multiples parcs publics de la ville, qui compte le plus grands nombre d'espaces verts de tous les Etats-Unis, et qui a d'ailleurs pour devis "Urbs in Horto" (la ville dans un jardin). Le "Parc du Millénaire" inclut une sculpture, qui bien qu'elle soit très récente, est devenue en quelques années l'emblême de Chicago: la Cloud Gate. Réalisée intégralement en acier, la bête de 110 tonnes a la particularité de refléter absolument tout ce qui se trouve à proximité: ciel, passants, gratte-ciels, et demande un entretien permanent. Sa forme de haricot (les habitants lui ont d'ailleurs donné le surnom officieux de "silver bean", ou haricot d'argent) provoque un effet de miroir déformant exceptionnel, et je prends un malin plaisir à saisir les contorsions improbables des touristes et des buildings sur cette surface aussi lisse que du verre.

Partie de Millenium Park, Chicago.


Cloud Gate, Chicago.

Millenium Park, Chicago.



Pavillon Jay Pritzker, Millenium Park, Chicago. Le bâtiment est un amphithéâtre urbain comprenant 4.000 places assises auxquelles s'ajoutent une capacité de 7.000 places sur la pelouse. Le gigantesque treillis d'acier qui surplombe l'ensemble permet une meilleur transmission acoustique lors d'événements musicaux.




Millenium Park, Chicago.



"The Rest", Chicago.



Rue du centre-ville de Chicago, dans le quartier du Loop.



La tour de Pise fait pâle figure en comparaison...



Cloud Gate, surnommée Silver Bean, à Chicago.




Reflet du Millenium Park dans la Cloud Gate, Chicago.


A deux pas des gratte-ciels, la basse-cour n'est pas loin !




Miroir déformant, Cloud Gate, Chicago.



Cloud Gate, Chicago.


En passant au coeur du haricot, le monde qui vous entoure vous donne le tournis...


Comme comprimés à l'intérieur d'une gigantesque goutte d'eau, les buildings de Chicago semblent attendre désespérément l'explosion de la bulle qui les retient prisonniers.



La Cloud Gate recquiert un entretien constant pour garder cette capacité unique de réflexion de la lumière.




"The Ride", Chicago.

    Je quitte alors le Millenium Park pour me rendre près du port de Chicago, à quelques centaines de mètres de là. On y trouve aussi bien de vieilles bicoques que des ferries, naviguant sur les eaux paisibles du lac Michigan. La situation géographique particulière de Chicago permet aux bateaux de rejoindre l'Atlantique par les Grands Lacs et le fleuve St-Laurent à l'Est (coucou Montréal !), mais également le Golfe du Mexique en suivant le cours du Mississipi à l'Ouest. Certes, le voyage promet d'être long dans un sens comme dans l'autre, mais c'est ce qui a contribué à l'essor économique de la ville depuis deux siècles. J'arrive alors aux abords de la rivière Chicago, qui serpente au pied des tours de bureaux et des nombreux ponts de la ville (les amateurs de la série Urgences auront quelques petits souvenirs en tête). Des bateaux bétaillères pour touristes voguent paisiblement au milieu du cours d'eau, et des promeneurs viennent apprécier la sérénité parfaite de ces bords de quais, situés seulement quelques mètres en dessous du niveau des rues toutes plus chaotiques les unes que les autres à cette heure de sortie des bureaux. Pour la petite anecdote, la rivière Chicago est teintée en vert pour la fête de la St-Patrick en Mars !

Abords du port de Chicago.



Allegro, Allegro !



On appréciera le soin apporté à la mise en pli, tant chez le toutou que chez la maîtresse.



Love me tender, Love me true, All my dreams fullfilled, For my darling I love you, And I always will...



Au cas où vous seriez perdu, vous pouvez toujours tenter de vous repérer avec ce plan de la ville près du port.



Embouchure de la rivière Chicago sur le lac Michigan, Chicago.



Lake Shore Drive, Chicago.



Même si les gratte-ciels sont monnaie courante, on trouve de relatives petites habitations au bord de la rivière Chcago.



Rivière Chicago à la Saint Patrick.



Les promenades le long de la rivière Chicago permettent de faire une pause appréciable en s'éloignant de l'agitation de la ville.



Rivière Chicago, Chicago.



"The Wait", Chicago.




Un des nombreux ponts basculant sur la rivière Chicago.




Rivière Chicago, Chicago.




Michigan Avenue Bridge, au pied du Wrigley Building (du nom de la compagnie de chewing-gum).




Sommet de la Tribune Tower, où se situent les locaux du journal "Chicago Tribune". La tour a été achevée en 1925 Sa particularité, et pas des moindres, est qu'elle possède à sa base plusieurs fragments de monuments historiques mondiaux. Citons entre autres des pierres provenant de l'Arc de Triomphe, de la grande muraille de Chine, du Taj Mahal, du Panthéon, du Kremlin, de la Maison Blanche ... et même un fragment de métal d'une des Twin Towers ajouté récemment.




Le soleil de cette fin de journée caresse les statues d'une douce lumière dorée.




Depuis quelques semaines, une statue géante de Marylin Monroe prenant sa célèbre pose du film 'The Seven Year Itch' trône devant la Tribune Tower. 



Wrigley Building, avec en arrière-plan, la tour Trump, du nom du célèbre magnat de la finance américain. Je ne compte plus le nombre d'édifices portant son nom croisés durant le big trip...



Pou Pou Pi dou wouah ! , tout simplement.



Le "petit" bâtiment au milieu est le 35. East Wracker, que l'on peut voir apparaître dans les films Batman Begins et (toujours référence oblige), Transformers 3 !




Ironie du sort, les anciens gratte-ciels se retrouvent comme flétris à travers l'image que leur renvoie la façace lustrée de la flambant neuve Trump Tower.


Wagon du métro aérien à Chicago, qui a vu s'affronter sur son toit Spiderman et le Dr. Octopus dans Spiderman 2 !


Station de métro, elle aussi "aérienne", au coeur du centre-ville. Plusieurs lignes la traversent.



    Le lendemain, je débute la journée en restant dans les environs de l'auberge, me promène dans le "Village" de Chicago, ressemblant à s'y méprendre à celui de Montréal, et me dirige vers l'Est pour rejoindre le plus grand jardin public de la ville (et second plus important du pays): le Lincoln Park, installé sur un ancien cimetière. Un peu à la manière de Central Park à New-York, ce n'est ni plus ni moins que le poumon vert de la ville. Situé sur le front de mer, il s'étend sur près de 11 kilomètres du Nord au Sud ! On y trouve également des terrains de sport à la pelle, des plages publiques (Chicago compte près d'une cinquantaine de plages réparties sur ses 45 kilomètres de littoral), des jardins paysagers, un théâtre, un conservatoire botanique, des musées, et surtout un zoo. Celui-ci, totalement gratuit et ouvert toute l'année, comprend près de 1.300 animaux d'espèces très diversifiées, pour le plus grand bonheur des petits et des grands. L'occasion pour moi de saisir quelques poses cocasses de macaques visiblement très attentionnés envers leurs congénères, un lion en manque de guronzan ou bien encore un gorille blasé.


Vue sur le Lac Chicago depuis le Lincoln Park.



Le désormais classique écureuil trop trop trop mignon !



The Walking Dead, à Chicago.



Entrée du Lincoln Park Zoo.



La girafe qui murmurait à l'oreille des arbres... unique au monde !



Cette antilope n'aime visiblement pas la symétrie.



L'ours passait son temps à faire des aller-retours sur son promontoire de pierre, avec l'air de franchement s'ennuyer.



Quant à ces deux-là, ils sont assez comiques !



Pingouin surfeur, avec les fameuses mèches blondes.




Et ça se prétend roi de la savane...




Oh mon Dieu ! Mais qu'est-ce donc ?????



L'heure du "dépucelage", ou comment avoir l'air diablement humain.




Un petit sourire, ce serait trop demander ?




Les macaques du zoo sont très souples ! Et pas pudiques !



"Tsss ..."




Séance tendresse pour ces chimpanzés.



Je n'avais jamais rencontré cette espèce auparavant, serait-ce une chimère ?



Les flamands, Lincoln Park Zoo, Chicago.




Derrière la vitre, une espèce pour le moins singulière: la femelle homo sapiens !




L'harmonie des régnes animal, végétal et minéral: le fénèque dort paisiblement, sous la protection d'un arbuste auquel il semble relié par un cordon ombilical tracé dans la pierre.



Une autre chimère ? L'animal n'a pas son pareil pour prendre la pose en tout cas !




SkyLine de Chicago.



    Après avoir pris un bon bol d'air frais au Lincoln Park, je prends la direction du Sud et m'arrête dans un petit restaurant pour une assiette santé, manière au passage de prouver à ceux qui pourraient encore en douter, qu'en cherchant un minimum, on peut tout à fait bien manger aux Etats-Unis. Je me rends ensuite au pied d'un des plus hauts bâtiments au monde: la Willis Tower, appelée Sears Tower jusqu'en 2009, du nom de la chaîne de magasins de vente au détail.
    La direction de Sears voulait à l'époque rassembler tous ses employés éparpillés à travers la ville au sein d'une seule et même structure, tout en prévoyant de la marge pour une croissance future. La construction de l'édifice débuta en 1971 et fût achevée seulement deux ans plus tard. L'ambition de Sears était telle que la FAA (l'administration fédérale de l'aviation) dût réfréner les ardeurs des architectes qui s'ils l'avaient pu, auraient conçu un ouvrage encore plus haut. Le toit du bâtiment culmine en effet à plus de 440 mètres (530 mètres avec les antennes), et la Willis Tower a été officiellement le bâtiment le plus haut du monde jusqu'en 1998 (détronée par les tours jumelles Petronas à Kuala Lumpur, puis la Taipei 101 à Taiwan, et enfin la Burj Khalifa de Dubai).
    Malheureusement pour Sears, le développement de la compagnie ne se déroula pas comme prévu, et même si de nombreux centres commerciaux existent encore, la chaîne s'est depuis fait dépasser par plusieurs concurrents, dont le géant WalMart. La tour s'est progressivement vidée de ses occupants à partir de 1993 pour finalement être hypothéquée. Aujourd'hui, plus d'une centaine d'entreprises, essentiellement spécialisées dans la finance, y ont élu domicile.

    Après m'être acquitté du traditionnel droit d'entrée, j'emprunte un des ascenseurs ultra-rapides qui me conduisent au Skydeck, le niveau d'observation situé au 103ème étage du bâtiment. La vue est grandiose et ressemble à s'y méprendre à celle que l'on peut avoir en montant en haut de la CN Tower à Toronto, les deux villes étant bâties à peu près sur le même schéma, au bord d'un gigantesque lac. La particularité du Skydeck, outre une vue à 360° sur la ville, est la possibilité donnée au visiteur de se tenir au dessus du vide, en pénétrant dans l'un des trois balcons intégralement réalisés en verre. Malgré l'absence de tout danger, nombreux sont ceux qui rechignent à poser le premier pas sur le support de verre qui offre une vue ultra plongeante le long de la façade de la tour. Il n'y a pas à dire, les piétons, à peine plus gros qu'une tête d'épingle tenue à bout de bras, paraissent petits, très petits...
Que des produits frais, un vrai régal !


Willis Tower, Chicago.



Petit message de bienvenue au visiteur de la Willis Tower.




Vue vers le Sud-Est, Willis Tower, Chicago.




Vue vers le Nord-Est, Willis Tower, Chicago.




Il y a encore des progrès à faire pour démocratiser l'usage des toitures végétalisées !




Vue vers le  Nord, Willis Tower, Chicago.




Vue vertigineuse sur la Chicago River, Willis Tower, Chicago.



Perché à plus de 400 mètres de haut, tranquille.




Vue sur le John Hancock Center depuis la Willis Tower, Chicago.




Une fois la visite terminée, la sortie passe irrémédiablement par la boutique souvenirs, une des plus imposantes qu'il m'ait été donné de voir durant le Big Trip !



"The Holy Writings", Willis Tower, Chicago.



    Je poursuis la découverte de la ville en traversant de nouveau le Loop et en me rendant à Chinatown, quelques kilomètres plus au Sud. Je découvre la façade du Chicago Theatre, très typé années 20, désormais propriété du Madison Square Garden de New-York. J'imagine alors à quoi pouvait ressembler Chicago, 100 ans plus tôt, à l'époque profondément  marquée par la prohibition. Le Canada tout proche permettait aux gangsters de l'époque d'importer illégalement de grandes quantités d'alcool de contrebande. La corruption des autorités de la ville (policiers, juges, hommes politiques) rendait la lutte contre les gangs de criminels très difficile, et seule l'intervention à un niveau fédéral permit de mettre un terme à une grande partie des activités illégales, même si la mafia existe toujours à Chicago.
    Ainsi, Al Capone, leader emblématique de la mafia italienne, fût-il condamné à 10 ans de prison pour fraude fiscale, par l'agent du trésor américain Eliott Ness, mais non pour le crime organisé dont il était à la tête. Citons également le gangster John Dillinger, incarné récemment par Johnny Depp dans 'Public Ennemies' de Michael Mann, qui fit du braquage de banque sa spécialité. Il fût abattu dans le quartier du Lincoln Park, à la sortie d'une séance de cinéma à laquelle il avait assisté. Le film en question s'intitulait justement 'Ennemi Public Numéro Un'. L'Histoire sait bigrement se montrer cynique quand elle veut...

Façade du Chicago Theatre, Chicago.



ChinaTown, Chicago.



    Le soir venu, le temps brumeux ne m'empêche pas de partir à l'assaut d'un autre colosse de la ville, le John Hancock Center, réputé pour offrir un encore meilleur point de vue sur la ville que le SkyDeck de la Willis Tower. Je sors du métro et croise au passage le tout premier restaurant Mac Donald's à avoir vu le jour aux Etats-Unis (et donc au monde), incarnant les prémices d'une culture américaine s'apprêtant à déferler sur la planète entière avec fracas.
    J'arrive au pied d'une petite tour de pierres blanches qui dénote franchement avec son environnement immédiat. J'apprendrai par la suite qu'il s'agit d'un château d'eau (la Chicago Water Tower), un des rares bâtiments ayant résisté au grand incendie qui a ravagé la ville en 1871, et le seul encore debout. Plus de 10km² ont été détruits par les flammes, le feu se propageant aisément d'un édifice à l'autre grâce aux ossatures en bois des bâtiments. On compta plus de 300 morts et une personne sur deux fût jetée à la rue suite au désastre. Par la suite, la ville entama une gigantesque reconstruction, en éliminant le bois comme matériau, et en lui privilégiant l'usage de l'acier. Cette forte demande en métal accéléra le développement industriel local et assura la croissance économique de la ville pour des décennies.
 
 
Chicago Water Tower.



    J'arrive enfin au pied de l'imposant John Hancock Center, auquel la Willis Tower a ravi le titre de plus haut gratte-ciel de Chicago en 1973. Le bâtiment atteint une hauteur de 344 mètres (457 avec les antennes), et sa particularité réside essentiellement dans son contreventement extérieur apparent, qui fait partie intégrante de l'architecture du building. La pluie commence à tomber, je presse le pas et pénètre dans l'enceinte du gratte-ciel. A cette heure tardive, il n'y a quasiment personne et je me retrouve dans l'ascenseur au milieu d'un groupe de jeunes japonais excités à l'idée de respirer le grand air des hauteurs de Chicago perchés au 94ème étage du bâtiment, à plus de 300 mètres de hauteur. Ca tombe bien, l'audio-guide est inclus avec l'entrée, et j'ai justement la flemme de lire quoi que ce soit. Même si la nuit est venue obscurcir une bonne partie du paysage, j'arrive tout de même à repérer les points d'intérêts décrits par la douce voix émise par l'Ipod. La vue qui s'offre au visiteur est plus intéressante qu'à la Willis Tower, c'est un fait...

    L'atmosphère qui se dégage de Chicago ce soir est magique. Les boulevards rectilignes partent du pied de la tour et se prolongent sur des kilomètres au point qu'il est impossible d'en distinguer la fin. La nuit, pour le plus grand plaisir des yeux, la ville se drape d'un voile de lumières scintillantes lui confèrant l'aspect d'une mer de diamants.  J'ouvre alors une porte et suis aussitôt repoussé par une bourrasque de vent. L'accès à la terrasse d'observation "à ciel ouvert" la plus haute du monde me permet d'écouter le murmure saccadé de Chicago par cette soirée de fin d'été. Bien évidemment, l'ouverture de la plate-forme est toute relative puisqu'une imposante grille vient obstruer la vue en partie.  Je meurs d'envie de tendre la main pour venir caresser cette chappe étoilée, aussi grandiose qu'un ciel nocturne brillant de mille éclats de feu. J'arrive tout de même à sentir le souffle de la jungle urbaine venir caresser mon visage, j'inspire profondément, et le murmure se transforme en un écho de plus en plus puissant. Je perçois alors le son émis par le va-et-vient des dizaines de voitures qui arpentent les artères de la ville, les cris stridents des klaxons me parviennent comme autant de gémissements plaintifs. Je peux maintenant ressentir ce grondement féroce, mais contenu, qui semble émerger de toutes les directions. L'ensemble est une véritable complainte urbaine, et cette respiration lente et chaotique qui semble émaner des colosses de béton achève de donner à Chicago des airs de géant, qui ne baissant pas sa garde, ne dormirait que d'un oeil. Gare à quiconque oserait le réveiller...

John Hancock Center, Chicago.



La ville scintille de mille feux, Chicago.



Terrasse d'observation à l'air libre du John Hancock Center de Chicago.


L'autoroute, lumineuse au possible, vient coiffer le géant urbain d'une couronne éclatante.



Forcément, la moustiquaire a tendance à déformer la vue...



Un scintillement qui donne la renverse !



"Eclairs Fugaces", Chicago.



Un voile étoilé semble avoir recouvert Chicago ce soir.


Sur les rives du lac Michigan, le Navy Pier, que j'irai visiter dès demain.



De minces filets d'argent s'écoulent au pied du John Hancock Center, Chicago.
   



    Mercredi 31 Août 2011. Je quitte Chicago dans quelques heures. Le retour d'un temps estival est de bonne augure pour cette dernière journée, et je m'empresse d'arriver sur les bords du lac. La plage vient d'être damée, l'eau couleur azur est d'un calme olympien. Si je fais abstraction des buildings derrière moi, impossible de croire que je suis à Chicago. Quelle surprise de découvrir une ville avec autant de facettes ! En poursuivant ma route, je me rends au Navy Pier, véritable phénomène local pour les habitants. On y trouve pêle-même des restaurants, jardins, magasins, un mini parc d'attraction affublé d'une grande roue, un cinéma IMAX, un théâtre, des entreprises de croisière sur le lac Michigan, etc. Le lieu accueille également des congrès, conférences, et autres évènements d'envergure comme des festivals. Il s'agit en réalité d'une large jetée d'une longueur d'un kilomètre concue à l'origine pour l'accueil des bateaux provenant des grands lacs, et le stockage des marchandises dans des hangars dédiés. C'est un véritable petit paradis pour les gamins, d'ailleurs la marmaille omniprésente braille dans tous les sens.

Bord du lac Michigan, Chicago.



Une seule envie: piquer une tête !



Bord du lac Michigan, Chicago.



Skyline de Chicago depuis une plage du lac Michigan.



Skyline de Chicago.



Au loin, le John Hancock Center.



Bienvenue à Navy Pier !



Navy Pier, le paradis pour enfants.



La jetée est située à quelques encablures du centre-ville.



La grande roue du Navy Pier, Chicago.



Gâre au courroux de Poséïdon, le roi des mers, même sur un lac...



Une croisière sur le lac Michigan, ça vous tente ?



Skyline de Chicago.




Prendre un thé, sur la jetée, à l'heure du goûter, plein de volupté !



Navy Pier, Chicago.



A côté des parcs pour enfants, de quoi occuper les parents: le Jardin de la Bière !



(facile) Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseauuuux...



Navy Pier, Chicago.



A bâbord, toute !



Vue d'ensemble du Navy Pier, Chicago.




La Focus ayant eu un pépin technique, l'agence de location a trouvé une solution de remplacement fort appréciable !


    J'en profite pour prendre un bon bol d'air chargé d'embruns puis traverse le Millenium Park afin de grimper dans une des rames du Loop, direction l'auberge de jeunesse. Il est 15h00, je récupère la voiture et met les voiles en passant un temps fou dans les embouteillages. La banlieue vers le Sud est interminable, j'ai le sentiment que je n'arriverai jamais à quitter les entrailles de Chicago avant la tombée du jour. Je jette un dernier regard dans le rétroviseur, comme un clin d'oeil à cette ville au charme certain. Ces trois jours passés ici auront été bien remplis et m'auront fait découvrir quelques fragments d'une ville qui réunit à elle-seule les plus grands attraits des cités américaines. Chicago est une ville où je me suis senti bien. Véritable carrefour mondial, adoptée par la famille Obama et melting-pot des temps modernes, la ville est clairement ouverte d'esprit, et son architecture vaut le détour. Les efforts de modernisation, et de créations originales dans l'espace public, la rendent particulièrement attachante, avec ce sentiment, familier pour nous autres européens, mais plus rare en amérique du nord, d'une ville qui fait corps et âme avec ses habitants.

    Bye bye Chicago, ce soir je plante la tente en plein coeur de l'Ohio. Prochaine étape: les chutes du Niagara !


A la prochaine Chicago !



ON THE ROAD AGAIN !!!!!!!