mardi 1 mars 2011

Looking for a job ...

Puisqu'il faut bien vivre et ramener des sous à la maison, et une fois passées les deux premières semaines de remise à zéro de l'horloge interne, vient le moment de se retrousser les manches et de trouver "UNE JOB" comme le disent les Québécois !

    Tout d'abord, je transforme mon CV. Eh oui, ici rien à voir avec les CV français, pas de photo ni mention de l'âge ou de la nationalité, cela fait partie des lois concernant les discriminations. De même, plus que la formation, ce sont les compétences qu'il faut mettre en avant, suivies de très près par les expériences. Cette façon de procéder est assez différente de la culture Européenne, puisqu'on jugera quelqu'un sur ce qu'il peut apporter de concret à une entreprise plus que sur son diplôme ou les diverses étiquettes accumulées.

    Je commence par les agences d'intérim, appelées agences de placement ici car elles permettent de trouver aussi bien des emplois "temporaires" que "permanents".

    Direction la première d'entre elles, Thomson Tremblay. Nichés au coeur d'une tour du centre-ville, les locaux pour chercheurs d'emplois en soutien administratif sont assez classieux et je m'attends plus à ce qu'on me propose un massage personnalisé qu'un travail à proprement parlé. Je me dirige vers l'hôtesse d'accueil qui me reçoit avec un large sourire et je lui explique ma situation (1ère visite, PVTiste, français, ...) et lui tend mon CV qu'elle classe alors au milieu d'une pile de feuilles qui se ressemblent toutes ... et là je me dis que ça commence mal. Quand je lui demande si un conseiller peut me recevoir, elle me répond qu'ils sont tous en rendez-vous, et lorsque je propose de repasser quelques heures plus tard, je me vois gentiment rembarré par un "non, attendez plutôt qu'on vous appelle". Maigre consolation, la réceptionniste me donne une piste: aller au service qui s'occupe des emplois dits "industriels".

    Suivant ses indications à la lettre (au fond du parking (!) à droite)), je me retrouve dans une allée sordide, au détour d'une ruelle qui n'a rien à envier aux bonnes vieilles scènes de crime des Experts. Me demandant bien où diable peut se trouver le cabinet de recrutement, j'aperçois alors une toute petite pancarte m'invitant à grimper quelques marches aussi dégoûtantes que le reste. L'interphone, décâblé, ne servant à rien, j'ouvre la porte et, tel Alice suivant la trace du lapin blanc, je me retrouve deux niveaux plus bas au beau milieu d'un bureau vide des années 60, moquette marron dégarnie par le temps, murs beiges subtilement recouverts de tâches, mobilier sauvé in-extremis de la déchetterie, etc ... J'ouvre une seconde porte et arrive enfin dans le service en question, qui ne respire pas plus la modernité que le reste. Un agent, dont le sens du mot joie de vivre lui avait échappé, m'accueille, et je lui présente mes papiers pour qu'il puisse saisir les infos sur ... un Minitel ! "What a wonderful wooooorld" !!!
    Au cours de la discussion, il me fait comprendre que je ne suis pas vraiment à ma place ici, les métiers consistent à travailler sur des chaînes de production en tant qu'ouvrier dans des conditions pénibles. Je passe une série de tests de maths/grammaire anglaise et française et je me souviendrai toujours de la section des "mots contraires" où la réponse à la question était le mot ... DESESPOIR ! Je lui fais alors comprendre que c'est vrai, je ne cherche pas en priorité ce type de postes, mais que je suis volontaire et motivé pour tout travail, aussi pénible soit-il.
    C'est aussi là que je me dis qu'avoir pu faire des études est quelque chose d'important, et que ceux qui n'ont hélas pas eu cette chance méritent un profond respect, vraiment. Ca fait du bien de relativiser les choses parfois...

    Le conseiller me renvoie alors au premier service (administratif), et je tente de nouveau le coup en insistant lourdement auprès d'une deuxième réceptionniste pour avoir un rendez-vous ... et bingo, ca paie, un conseiller est libre, et me donne plusieurs infos sur les emplois. Aucune offre pour le moment, mais au moins, j'ai mon contact !

   Je me dirige vers la seconde agence de placement, RANDSTAD, où je suis amené à effectuer des tests de performance sur ordinateur qui mesurent la vitesse de saisie de données alphanumériques, et les compétences sous WORD, EXCEL, et POWERPOINT... Miladiou !!! Que de questions retords me demandant comment faire telle action en visant tel résultat sans cliquer à tel endroit !
    Visiblement, mes résultats sont assez bons, mais une fois de plus, pas d'offre disponible immédiatement, je prends mon mal en patience, et ajoute un contact de plus à mon carnet d'adresses.

    L'autre solution réside à utiliser la bonne vieille méthode des petites annonces. C'est ainsi que je propose mes services pour la garde d'enfants, l'aide aux personnes âgées, la traduction de textes anglais/français, l'aide à la comptabilité, le soutien administratif, commis en cuisine, ...

    Je candidate également pour être aide ménage, étiqueteur de produits en usine, manutentionnaire en chambre froide, commis à la pâtisserie, participant pour une étude clinique sur le sommeil, aide de chantier, vive l'ecclectisme !

    Allez je garde espoir, 5 jours de recherche, je sens que ça va bientôt payer ... en espérant ne pas en arriver là:

                        

4 commentaires:

  1. Bon courage, si c'est à peu près comme en France, ça doit pas être facile, malgré tes nombreux talents...
    Et si tu trouves pas, le boulot de chippendale te conviendrait à merveill, j'en suis (presque) sur

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  2. Si tu fais du porn, même dans un lit d'hôpital je viendrais voir... xD Je te tiens au jus pour l'opération ! Prochaines nouvelles le 17/03 !

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  3. Bon courage dans tes recherches. Gardes d'enfants ??? oh mon dieu, les pauvres ... y'a pas de taf dans le bâtiment ? maçon ? manutentionnaire ?

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  4. Maçon par -15° ca pique un peu ...

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