jeudi 17 février 2011

Day ONE: le grand départ

    Comme le dit si bien le proverbe Québecois: "Mieux vaut manger un pain debout qu'un steak à genoux", et Dieu sait qu'ils s'y connaissent en proverbe les Québecois...

    A-t-on idée de partir à l'autre bout du monde un jour de Saint-Valentin ? Visiblement oui, vu le nombre d'autochtones présents dans l'avion en ce 14 Février 2011 (j'assume complètement mon côté autochtone de base, je rassure)...

    Après une nuit passée près de l'aéroport CDG, c'est les bras et les valises bien chargées que je me dirige vers le comptoir d'enregistrement d'AirTransat. Là un vigile me demande de présenter mon passeport et s'empresse de me questionner, avec ce petit air narquois de" je pose la question mais je connais la réponse", à propos de mon PVT (working holiday, ou Permis Vacances Travail). La ligne Maginot finalement passée, je m'approche du comptoir où une dame que je qualifierai de "bien mûre" ne manque pas de me rappeler que j'ai outrageusement dépassé mon quota de kilos pour les deux gros coffres noirs qui me servent de valise. Me retenant de lui demander comment faire pour partir un an au pays de couillu l'caribou avec juste une paire de tongs et un string panthère, je m'en vais d'un pas pressé m'acquitter de ma dette envers cette charmante compagnie aérienne auprès d'un autre guichet, manquant par la même occasion de m'attirer les foudres de l'hôtesse qui n'avait visiblement pas terminé sa manucure matinale...

    Vient ensuite l'étape du contrôle des bagages: après avoir déposé tous mes effets personnels sur le tapis roulant et permis au contrôleur d'être délicatement embaumé par mes chaussures, voilà qu'il me demande de déballer mon appareil photo. Et à la vue de sa tête, telle celle d'un Jean Marie le Pen propulsé au baut milieu des souks de Marrakech,  lorsque je blague sur le 9mm planqué à l'intérieur, je sens soudain que j'aurai peut-être du en rester là.
    Je peux enfin arriver dans la salle d'embarquement où visiblement la plupart des personnes présentes semblent déjà à souffrir du décalage horaire, bien que le vol n'ait pas encore eu lieu ... Je découvre également que celui-ci  est retardé d'une demi-heure, et prends mon mal en patience, me disant que ça aurait été le minimum syndical de la SNCF dans d'autres circonstances. 9h40, les navettes arrivent enfin et nous déposent au pied de l'avion.

    L'avion...j'ai une sainte horreur de l'avion. Alors quand une bande de mômes, à la vue du cigare qui va nous servir de moyen de transport hurlent: "Hey il a vraiment une sale gueule celui-là !!!", je commence doucement, mais sûrement à sentir mes jambes flageoler.
Mais le pire se produit au moment où je vois qu'un exemplaire du Concorde, qui plus est en position de décollage, est planté face à notre Airbus A330. C'est qu'ils nous font des private jokes maintenant à Roissy !!!

                    

    Détournant mon regard de l'appareil, et ignorant mes intestins qui commencent sérieusement à se tortiller là-dedans, je monte enfin dans le coucou et me dirige, au milieu de ce que j'appellerai désormais "la bétaillère"...
                                         
                       

    Il faut s'imaginer des dizaines de personnes entassées les unes à côté des autres, comme dans les camions pleins de cochons qu'on croise sur l'autoroute, et glapissant à qui le veut leur "joie" d'être dans l'appareil (on est low cost ou on ne l'est pas !). Au milieu de tout cela, deux allées de circulation, certainement pas aux normes handicapées, dans lesquelles je suis obligé d'adopter la marche du crabe si je ne veux pas envoyer valdinguer mon portable dans la tête de la grand-mère du 2è rang...qui sait où se retrouverait le dentier. C'est alors que j'arrive à la place 33E, la mienne, et tente de déposer mon bagages à mains (de 11kg tout de même !) dans le coffre prévu à cet effet, en hauteur. Et là, c'est le drame...non seulement le sac a du mal à rentrer, mais je m'y prends tellement comme un manche que la besace finit misérablement par tomber sur la personne qui me servira accessoirement de voisin pour le reste du vol. Sentant la boulette venir, il avait fort heureusement anticipé la chute du météore et avait diablement bien esquivé l'obus que je lui envoyais...Matrix quand tu nous tiens !

    "Confortablement" installé entre l'homme que j'ai failli assommer et un père de famille aux épaules visiblement un peu trop larges pour les sièges d'AirTransat, l'avion peut enfin décoller ... sous les applaudissements du public. Alors déjà que je ne comprends pas pourquoi on applaudit un pilote qui réussit l'atterrissage, mais célébrer un décollage réussi me laisse littéralement bouche bée ... suis-je bien dans le bon avion ? Ou bien m'envoie-t-on directement au pays des hystériques sous amphétamines ?

    La traversée de l'Atlantique se déroule sans encombres, tous les animaux de la bétaillère étant occupés à dormir, manger ou regarder une enième comédie romantique, à l'Américaine évidemment. Les 7h30 de vols ne sont hélas ponctués que de brefs passages "debout", en l'occurrence pour aller aux toilettes. Aaaahhh les toilettes d'avion, quelle bonne expérience ! Ils ont même fait des économies sur la taille des toilettes ! En revanche, niveau efficacité de la chasse d'eau, on peut difficilement mieux faire. La matière est en effet aspirée à une vitesse absolument incroyable, si bien que les feuilles de papier toilettes du rouleau, pourtant présent en dehors de la cuvette, se soulèvent en direction du trou de chasse. Un sérieux remède à la constipation quand on y pense !

    11h30 heure locale, il est 17h30 en France, les roues de l'A330 touchent enfin le sol, et c'est une ville toute enneigée que je découvre, et là, pour le coup, je suis vraiment, mais alors vraiment très heureux ! Depuis le temps que ce voyage se prépare, ça y est j'y suis ...

    Reste l'étape de la douane ... et là le doute m'empare. Je me sens coupable, fautif, là où la frontière entre criminalité et droit commun est d'une extrême finesse. En effet, j'ai importé un produit illégalement, que je n'ai pas déclaré. J'encoure une sévère amende, risque de me faire refuser mon VISA, de porter préjudice à la sécurité nationale Canadienne, et d'attenter à la santé publique et de toutes les fermes du Canada. Oui, j'avoue ... j'ai du Comté dans ma valise. Ca passe ou ça casse, il faut savoir prendre des risques dans la vie, assumer ses choix, aussi Cornéliens soient-ils. Ce jour du 14 Février 2011, j'ai officiellement préféré le fromage à la légalité... mais ils n'y ont vu que du feu hé hé !!!!!

    Les formalités terminées et mon VISA officiellement obtenu, je suis attendu à l'aéroport par un de mes colocs, César qui est venu  me récupérer en voiture, la classe !  Dehors, il fait froid, mais sans plus, et la neige tombe légèrement durant l'après-midi ... CRISS D'OSTI TABARNAK on est tout de même en hiver au Québec !

                    

    En arrivant, je découvre mes 2 autres colocs, Amine et Max et sent déjà que cette année dans le Grand Nord va être mémorable ...

    A très vite pour des nouvelles toutes fraîches !

                        

1 commentaire:

  1. Lol la blague du 9 mm...
    Lol le voisin qui avait prévu que tu ferais tomber ton bagage sur sa tête xD

    C'est super, on a hâte de lire la suite !

    ET TU REPONDS QUAND TU VEUX A MES MESSAGES

    IC

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