samedi 25 juin 2011

Etape 1: Montréal - Portland (ME)


ETAPE 1: MONTREAL - PORTLAND (Maine)

    Samedi 18 Juin 2011, le grand départ est pour aujourd’hui ! La voiture est pleine comme un œuf, et alors qu’on avait prévu de partir en début d’après-midi, histoire de pouvoir profiter des joies du camping sur l’Atlantique en fin de journée, ce n’est que vers 18h00 que le top départ est donné.

Camping checké, OK.


GPS programmé, OK.


Excitation maximum, OK !!!!


    Après 15 minutes de route, nous nous retrouvons complètement bloqués dans un embouteillage (la congestion, en mode Québécois) où nous restons 40 minutes sans avancer d’un poil, peu avant l’un des ponts permettant de quitter l’île de Montréal (pont Champlain, pour les habitués). On s’énerve, on peste, mais bon, ça reste une broutille face à tout ce qui reste à  vivre durant ce périple. Finalement la route se fluidifie, et nous pouvons poursuivre notre progression vers l’Est. 

    Par contre, je ne sais pas ce qui est passé par la tête du GPS, mais on n'est restés sur l’autoroute que pendant 200km sur les 450km que l’on devait parcourir. Mais à quoi sert donc l’option « ne pas éviter les péages » ???? Du coup, on s’est trimballés au milieu de la campagne canadienne, avec les vaches qui nous regardaient passer … Ça fait voir du pays au moins, à défaut de faire gagner du temps !

    21h00, le moment tant redouté est arrivé : le passage de la frontière américaine. Nous arrivons tout confiants, nous parons de notre plus beau sourire, limite lèche-cul, et ouvrons la porte :

-          Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur !!!!
-          Bonjour, qu’est-ce que vous désirez ?
-          Bin, vous montrez nos papiers !
-          C’est la douane Canadienne ici, Monsieur…
-          Ah … bon … très bien … (ou comment se sentir très con)
-          Il faut continuer jusqu’à la barrière américaine, là-bas, et attendre que l’agent vienne à vous.
-          Merci !  Et sinon, c’est où les toilettes ?
   
    Au moins, les douaniers Canadiens sont très sympas, et sur le coup j’ai regretté de ne pas avoir affaire avec eux, Dieu sait ce qui nous attend « de l’autre côté de la barrière » …



    Nous atteignons le poste de douanes U.S, un vigile s’approche de ma vitre et commence à nous poser les questions classiques : d’où venez-vous, où habitez-vous, où allez-vous, et nous demande de lui montrer nos passeports. Jusque-là, c’est le sans faute, un silence de mort règne dans la voiture, et je me retiens de ne pas lâcher un gros pet histoire de la jouer tagada tsouin tsouin, ça n’est vraiment pas le moment … et là c’est le drame. Il reste concentré sur mon passeport.
    C’est mauvais signe … je me vois déjà envoyé en prison sans passer par la case départ … adieux veaux vaches cochons !!! Eh oui, rien se passe jamais tout à fait comme prévu, en voici la preuve. Vous-vous souvenez de mon petit week-end à Boston il y a quelques semaines ? Les lecteurs assidus de ce blog auront certainement répondu oui ! Et bien, il se trouve qu’en revenant au Canada, la douanière n’a pas tamponné mon papier vert d’immigration, ni inscrit une quelconque date, ce qui fait que je suis considéré comme étant toujours aux Etats-Unis (alors que je n’y suis resté que 2 jours). En effet, ce papier sert de VISA touristique, donc par définition, valide pour une durée limité (en l’occurrence 90 jours). Etant rentré sur le territoire américain le 2 Avril dernier, mon VISA touristique courait toujours, jusqu’au 1er  Juillet.


    Pour résumer, Isabelle n’a aucun souci avec son passeport (vu qu’elle n’a pas de VISA touristique en cours de validité), mais de mon côté, n’ayant pas de preuve que je suis retourné au Canada le 3 Avril, le douanier m’explique calmement que je ne vais pouvoir rester sur le territoire que jusqu’au 1er Juillet ! Dis donc l’ami, 12 jours pour faire le tour du pays, ce n’est pas un peu impossible ? Il m’invite donc à écourter mon voyage… snif…

    C’est alors que je ne sais comment, du plus profond de nos cœurs, nos talents de dramaturges insoupçonnés ont soudain ressurgi pour Isa et moi, rendant la scène comparable à une tragédie grecque. Nous avons d’abord feint l’abattement le plus total en exprimant notre incompréhension face à cette situation inattendue et pour notre part, inexplicable. Puis s’en est venue la colère, nous ne comprenions pas le fonctionnement des visas touristiques (j’aime jouer au concon du village, ça marche souvent), le destin s’acharnait contre nous, nos vacances « d’amoureux » (hum…) s’en trouvant gâchées, des larmes de rage coulaient abondamment sur nos visages, nous ne pouvions plus contenir notre émotion et notre désarroi, c’en était trop ! Vint alors l’épreuve du sacrifice : soit le douanier nous laissait passer soit nous nous suicidions devant lui avec des petites cuillères !

    Plus simplement il nous a demandé d’aller garer la voiture un peu plus loin et de le suivre dans le bureau des douanes, qu’il allait voir ce qu’il pouvait faire. Nous avions affaire au sergent Couture (autant dire que les aiguilles, ça le connaît ahah !). Nous lui réexpliquons la situation, mais il nous répète que sans une preuve précisant que je suis bien retourné au Canada après le 2 Avril , il ne peut rien faire. Il me demande mes contrats de travail comme preuve ! Bien sûr ! Des contrats de travail ! Je n’ai vraiment que ça à penser pour partir en vacances !!! Tout est resté à Montréal. J’essaie la tactique du texto, me disant que s’il voit des messages émis sur un réseau Canadien après cette date il l’aurait enfin sa fichue preuve !!! Mais non, ça ne marche pas.
    Je retourne alors en quatrième vitesse dans la voiture afin de fouiller mes bagages et d’y trouver le précieux sésame qui pourrait débloquer la situation, quand enfin je tombe sur un bouquin de photo (que j’ai failli laisser à Montréal au passage) avec un ticket de caisse en guise de marque-page. Par chance, l’achat a été effectué à Montréal début Mai. Je ramène ma preuve au sergent Couture (ça fait classe hein , dit comme ça ?), avec un descriptif de mon dernier job, qui trainait dans mon sac.

    L’homme retourne à son bureau, l’attente est insoutenable. Va-t-on devoir renoncer à parcourir les Etats-Unis, nous privant ainsi d’un des plus beaux voyages de notre vie ? Ou bien va-ton pouvoir enfin traverser cette fichue frontière ? Le sergent raccroche son téléphone, se lève et se dirige  vers nous :

-              Écoutez, tout ce que je peux faire pour vous …


(Vas-y, bon sang, vas-y !!! …)

-             … c’est vous faire un visa touristique de 90 jours pour chacun d’entre vous.

    Quoi, Quoi ? J’ai bien entendu ??? 90 jours ??? Je recalcule dans ma tête afin d’être certain de la durée … mais c’est exactement ce qu’il me fallait !!! Je cache alors ma joie, seul un petit sourire trahissant ma satisfaction, après tout, on est encore au poste de douane, et pas sur le territoire américain, alors autant rester droit jusqu’au bout. Nous effectuons les formalités nécessaires, en mentionnant entre autres que nous ne sommes pas des terroristes, puis nous voilà repartis, du bon côté de la frontière cette fois-ci.
    Du coup, avec cette histoire, on vient de perdre 1h … déjà que l’on n’était pas en avance ! Nous continuons le périple à travers les routes sinueuses du Maine. Il fait nuit noire, et la lune rouge nous accompagne dans les quelques dizaines de kilomètres restant à accomplir.


    Nous arrivons enfin au camping KOA (kampgrounds of America, une « chaîne » de campings dont les propriétaires des terrains ont choisis d’être franchisés), vers 1h30 du matin. Une petite lettre avec la localisation de notre emplacement pour la tente nous attendait à l’entrée. Le temps de trouver le lieu en question (pas évident), et de monter la tente à l’aide d’une seule lampe, il est temps de prendre un repos bien mérité !
    Réveil le lendemain, assez difficile. On décide finalement de rester une nuit de plus au camping et de profiter des environs pendant la journée. La ville la plus proche, et la plus grande du Maine, n’est autre que Portland, et compte 65.000 habitants environ. Le centre-ville est assez concentré, dans un style rouge brique très anglais:


Portland, centre-ville
Portland, centre-ville
    L’activité principale se situe sur le port, bordé d’une rue commerçante où il est possible de déguster plusieurs mets locaux, dont le plus célèbre d’entre eux n’est autre que Omar le homard.


Portland, centre-ville
Portland, Port
Portland, port
Portland, port
   
    On s’installe sur la terrasse de la visiblement très renommée « Portland Lobster Company », compte tenu du peuple qui se presse pour obtenir une place.


Portland Lobster Company, sur Commercial street


La déco du lieu, on ne peut plus explicite !
Quand les homards sont prêts, n°2 vibre et s'illumine pour nous signifier qu'il est temps de déguster ses collègues


    C’est en plein soleil que nous avons pu déguster Omar, et par la même occasion, apprendre à décortiquer un homard « dans les règles de l’art », si je peux m’exprimer ainsi, étant donné qu’Omar avant ça donne ça …


… et Omar après ça donne ça …



    En effet, la chair goûteuse et tendre de la bestiole ne se laisse pas si facilement ôter de la carcasse très rigide, mais le jeu en vaut la chandelle, c’est un vrai régal, et pour pas très cher en plus.



    Le reste de la journée est l’occasion de faire une petite virée en bateau dans la baie de Portland et autour des îles des environs. Certaines abritent les résidences de riches propriétaires qui ne viennent que pour l’été, d’autres des îles habitées en permanence, mais dont l’afflux de touristes pour la saison font quadrupler la population.
Plus ancien phare du Maine, toujours en service
Phare, baie de Portland
Vue du bateau, avec Amy, notre guide
Soleil couchant, île de la baie de Portland, habitée durant l'été seulement
Ile, baie de Portland
Bâteau de pêche, baie de Portland
Peaks Island, une île dont la population explose durant l'été
    On compte dans la baie de Portland parmi les plus anciens phares du pays, et des fortifications militaires dont la fonction était de protéger le port de Portland des assauts ennemis à l’époque coloniale. La côte du Maine est fragmentée en plusieurs centaines d’îles de taille plus ou moins importante, la longueur cumulée des côtes du territoire du Maine est plus grande que la distance séparant Portland de la Californie ! L’ensemble des terres sont à l’image du Nord-Est des Etats-Unis, c’est-à-dire très vertes et denses en végétation, très peu de place est accordée à l’agriculture, ce qui rend les territoires vierges de tout défrichage. L’espace naturel est ainsi à peu près identique à celui qui a été découvert par les premiers colons.


Baie de Portland

A très vite pour la prochaine étape, direction le Massachussetts !

ON THE ROAD AGAIN …

2 commentaires:

  1. T'as de très belles photos !!!

    J'attend la prochaine étape avec impatience. C'est un peu comme si mon voyage à moi commencé un peu avant l'heure !

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  2. Salutations cher expatrié français !

    Je viens seulement de tomber sur ton blog, par le plus grand des hasards, plus de deux ans après la publication de cet article, et je me demandais si tu lisais encore les commentaires que les internautes te laissaient ici. J'espère que oui. :-)
    Je m'explique, je m'apprête à faire un "road trip" à travers les USA au mois de Septembre et j'avais une ou deux questions à te poser concernant certaines modalités de voyage. Je voulais savoir notamment, et donc en rapport direct avec ton billet, s'il était facile de traverser la frontière terrestre entre le Canada et les États-Unis, avec un passeport français (délivré en 2013), et sans visa. Parce que j'aimerais, comme toi, commencer mon voyage à Montreal et rejoindre Portland dans le Maine.
    Voilà voilà, à défaut d'avoir la certitude de recevoir une réponse de ta part, je pourrai au moins me dire que j'aurai essayé, et comme le dit l'adage (parce qu'en France aussi on sait faire des proverbes), "Qui ne tente rien, n'a rien".

    Sinon, très bon blog, fourmillant de photos toutes plus belles les unes que les autres ! Bravo !

    Bonne continuation à toi,

    Très cordialement,

    Un internaute parmi tant d'autres.

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